La matinale dédiée à l’actualité de la création contemporaine, tous les mercredis de 9:15 à 10:00 en direct sur *Duuu Radio.
Avec ce mois-ci : Justin Morin, Pascal Montfort et Julie Duval (accompagnée Juliette Bayi).
Le milieu, le contexte, les problématiques socioculturelles dans lesquelles chacun et chacune est baigné·e ressortent de manière tordue dans tous les sens dans les pratiques et c’est ça qui est passionnant à décortiquer.
Introspecson est une introspection du son et par le son. Elle interroge des chercheur·euse·s et/ou artistes sur leurs objets d’étude en lien avec les récits intimes et activités non-académiques. Chaque épisode souhaite tracer les lignes qui composent la construction de savoirs sur la musique, estimant que « dans la politique et l’épistémologie des perspectives partielles […] réside la possibilité d’un questionnement soutenu, rationnel, objectif »*.
Introspecson souhaite questionner le poids social et politique de la musique et du son, les discours et valeurs qui s’y rattachent, la recherche et la pratique artistique, et fait entendre les productions qui accompagnent les chercheur·euse·s interrogé·e·s. Parcellaire, elle veut faire dialoguer celles et ceux qui parlent du sonore et saisir leurs manières de le faire.
Matthieu Saladin
Matthieu Saladin, artiste et enseignant-chercheur, vit et travaille à Paris, Rennes et Saint-Denis. Sa pratique s’inscrit dans une approche conceptuelle de l’art, réfléchissant sur la production des espaces, l’histoire des formes et des processus de création, ainsi que sur les rapports entre art et société du point de vue économique et politique. Elle prend aussi bien la forme de protocoles, d’installations et de performances que de publications (livres, disques), de vidéos et de créations de logiciels.
Il est maître de conférences en arts plastiques à l’université Paris 8, membre de l’équipe TEAMeD au sein du laboratoire Arts des images et art contemporain (AI-AC). Sa recherche théorique porte principalement sur l’art sonore et les musiques expérimentales. Il co-dirige la collection Ohcetecho aux Presses du Réel, participe aux comités de rédaction des revues Volume! et Revue et Corrigée et a été directeur de rédaction de la revue de recherche TACET.
Tracklist :
AMM - Like a Cloud Hanging in the Sky
Cornelius Cardew - The Great Learning, Paragraph 1
Alvin Lucier - Bird and Person Dyning
Matthieu Saladin - Stock exchange Piece
DJ Screw - In the Air Tonight (Phil Collins)
Matthieu Saladin - Panoramique des obligations
*Haraway, Donna, « Savoirs situés : questions de la science dans le féminisme et privilège de la perspective partielle », dans Manifeste cyborg et autres essais : Sciences - Fictions - Féminismes, anthologie établie par Laurence Allard, Delphine Gardey et Nathalie Magnan, Éditions Exils, 2007.
Mentions :
Réalisation : Pierre Henry
Prise de son : Valentin Fleury
Une émission enregistrée au studio *Duuu / Folie N4 le 23 janvier 2023.
Marcher à cinq heures du matin. À trois heures du matin. À deux heures de l’après-midi. À midi. À minuit.
Conversation entre Elena Biserna et Matthieu Saladin autour de l’ouvrage Walking from Scores, anthologie de partitions verbales et graphiques à utiliser en marchant, depuis Fluxus jusqu’aux œuvres critiques d’artistes actuels, en passant par la tradition des musiques expérimentales et la performance, réunies et présentées par Elena Biserna.
Walking from Scores est une collection d’une centaine de protocoles, instructions, partitions textuelles et graphiques non site-specific centrés sur la marche, l’écoute et la production sonore dans l’espace urbain.
La collection explore la relation entre l’art et le quotidien, les dynamiques du son et de l’écoute dans divers milieux, mais aussi la frontière (poreuse) entre artiste et public, à partir de deux prémisses : un intérêt pour la marche envisagée comme pratique et tactique relationnelle nous permettant de lire et de ré-écrire l’espace ; une interprétation de partitions comprises comme invitations ouvertes et catalyseurs d’actions, à l’instar de la tradition des event scores Fluxus.
Cette collection s’est constituée pas à pas, au fil des ans et d’échanges avec des artistes. Elle réunit à ce jour les contributions de plus de soixante artistes et collectifs travaillant dans les domaines de la musique, de la littérature, des arts visuels, de la performance, de la danse et de l’activisme, des années 1960 à nos jours. Certain·es artistes sont lié·es à Fluxus (Alison Knowles, Nam June Paik, Yoko Ono, Dick Higgins, Milan Knížák…), au Scratch Orchestra ou à la scène expérimentale britannique (Cornelius Cardew, Michael Parsons, Christopher Hobbs) ; d’autres ont commencé leur carrière dans les années 1960 (Esther Ferrer, Simone Forti, Pauline Oliveros, Max Neuhaus, Anna et Lawrence Halprin, Alvin Lucier, Giuseppe Chiari, etc.) ; d’autres encore sont des artistes des générations suivantes (G. Douglas Barrett, Ligia Lewis, Viv Corringham, Franziska Windisch, Seth Cluett, Bill Dietz, Haytham El-Wardany, Jérôme Giller, etc.) et parfois des collectifs (Blank Noise, Ultra-red, Standards, OpenCity).
Une émission enregistrée au studio *Duuu le 23 novembre 2022.
Réalisation : Paul Castillon
Purple swag, purple swag, I’m in the zone, I’m getting throwed
That purple swag, purple swag, that purple smoke up in my clothes
That big booty, juicy fruity, yellow bone, I wanna bone
00:00 - 24:00
Précipités de lenteur est un projet protéiforme. Conçu initialement pour une exposition personnelle au BBB centre d’art à Toulouse en 2019, il est devenu depuis un essai d’économie politique de la musique publié dans la revue Audimat, une mixtape pour un marathon confiné du festival Sonic Protest et à présent un programme radiophonique de 24 heures pour *Duuu Radio.
Quelle que soit sa forme, il s’agit à chaque fois d’interroger l’idéologie de l’accélération qui gouverne nos sociétés, à travers des expérimentations sonores menées sur le ralentissement. À l’heure du trading à haute fréquence, de l’occupation 24/7 du temps de vie, de l’apologie de la mobilité et de l’augmentation généralisée du rythme des changements sociaux, ces expériences constituent autant de critiques en acte, de tentatives de temporisation, sinon de replis face aux impératifs de l’accélération. Dans le contexte actuel de pandémie, où cette fuite en avant semble avoir été – temporairement – stoppée net dans sa course, ces musiques résonnent sans doute encore autrement, tel un retard en guise de prélude, celui-là même où nous vivons.
⏳ Précipités de lenteur (version programme radiophonique) ⏳
🕛 Dj Screw, In The Air Tonight
🕛 Harry Pussy, Let’s Build a Pussy
🕐 La Monte Young, Dream House, Map Of 49’s Dream, Drift Study, The Second Dream Of The High Tension Line Stepdown Transformer From The Four Dreams Of China
🕞 A$AP Rocky, Purple Swag, Been Around The World, Get Lit
🕓 John Cage, Organ2/ASLSP
🕡 Michael Prime, One Hour As A Plant
🕢 Philip Corner, Satie Slowly
🕤 Neu!, Cassetto
🕤 Dj Screw, Chapter 178 – In the Zone
🕚 Neu!, Hallo Excentrico!, Super 16
🕚 Michael Snow, Falling Starts
🕛 Kylie Minoise, You Suffer
🕐 Alvin Lucier, Nothing Is Real (Strawberry Fields Forever)
🕐 Taku Sugimoto & Radu Malfatti, Futsatsu
🕞 A$AP Rocky, Purple Swag – Chapter 2
🕞 Walter Marchetti, Natura Morta
🕟 Dj Screw, Same Ol G
🕡 Eliane Radigue, Adnos I-III
🕙 Earth, Seven Angels, Teeth of Lions Rule The Divine
🕥 Collin Olan, Rec01
🕚 Gavin Bryars, The Sinking Of The Titanic
PROGRAMME DIFFUSÉ DANS LE CADRE DE « CHANSONS POUR MÉNAGE SEUL. UNE EXPOSITION RADIOPHONIQUE ET PANDÉMIQUE » (CUR. ÉMILE OUROUMOV)
It’s like a campus.
00:00 - 24:00
Précipités de lenteur est un projet protéiforme. Conçu initialement pour une exposition personnelle au BBB centre d’art à Toulouse en 2019, il est devenu depuis un essai d’économie politique de la musique publié dans la revue Audimat, une mixtape pour un marathon confiné du festival Sonic Protest et à présent un programme radiophonique de 24 heures pour *Duuu Radio.
Quelle que soit sa forme, il s’agit à chaque fois d’interroger l’idéologie de l’accélération qui gouverne nos sociétés, à travers des expérimentations sonores menées sur le ralentissement. À l’heure du trading à haute fréquence, de l’occupation 24/7 du temps de vie, de l’apologie de la mobilité et de l’augmentation généralisée du rythme des changements sociaux, ces expériences constituent autant de critiques en acte, de tentatives de temporisation, sinon de replis face aux impératifs de l’accélération. Dans le contexte actuel de pandémie, où cette fuite en avant semble avoir été – temporairement – stoppée net dans sa course, ces musiques résonnent sans doute encore autrement, tel un retard en guise de prélude, celui-là même où nous vivons.
⏳ Précipités de lenteur (version programme radiophonique) ⏳
🕛 Dj Screw, In The Air Tonight
🕛 Harry Pussy, Let’s Build a Pussy
🕐 La Monte Young, Dream House, Map Of 49’s Dream, Drift Study, The Second Dream Of The High Tension Line Stepdown Transformer From The Four Dreams Of China
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🕓 John Cage, Organ2/ASLSP
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🕤 Neu!, Cassetto
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*Up
Down
Up
Up
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Précipités de lenteur est un projet protéiforme. Conçu initialement pour une exposition personnelle au BBB centre d’art à Toulouse en 2019, il est devenu depuis un essai d’économie politique de la musique publié dans la revue Audimat, une mixtape pour un marathon confiné du festival Sonic Protest et à présent un programme radiophonique de 24 heures pour *Duuu Radio.
Quelle que soit sa forme, il s’agit à chaque fois d’interroger l’idéologie de l’accélération qui gouverne nos sociétés, à travers des expérimentations sonores menées sur le ralentissement. À l’heure du trading à haute fréquence, de l’occupation 24/7 du temps de vie, de l’apologie de la mobilité et de l’augmentation généralisée du rythme des changements sociaux, ces expériences constituent autant de critiques en acte, de tentatives de temporisation, sinon de replis face aux impératifs de l’accélération. Dans le contexte actuel de pandémie, où cette fuite en avant semble avoir été – temporairement – stoppée net dans sa course, ces musiques résonnent sans doute encore autrement, tel un retard en guise de prélude, celui-là même où nous vivons.
⏳ Précipités de lenteur (version programme radiophonique) ⏳
🕛 Dj Screw, In The Air Tonight
🕛 Harry Pussy, Let’s Build a Pussy
🕐 La Monte Young, Dream House, Map Of 49’s Dream, Drift Study, The Second Dream Of The High Tension Line Stepdown Transformer From The Four Dreams Of China
🕞 A$AP Rocky, Purple Swag, Been Around The World, Get Lit
🕓 John Cage, Organ2/ASLSP
🕡 Michael Prime, One Hour As A Plant
🕢 Philip Corner, Satie Slowly
🕤 Neu!, Cassetto
🕤 Dj Screw, Chapter 178 – In the Zone
🕚 Neu!, Hallo Excentrico!, Super 16
🕚 Michael Snow, Falling Starts
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🕞 Walter Marchetti, Natura Morta
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🕥 Collin Olan, Rec01
🕚 Gavin Bryars, The Sinking Of The Titanic
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Précipités de lenteur est un projet protéiforme. Conçu initialement pour une exposition personnelle au BBB centre d’art à Toulouse en 2019, il est devenu depuis un essai d’économie politique de la musique publié dans la revue Audimat, une mixtape pour un marathon confiné du festival Sonic Protest et à présent un programme radiophonique de 24 heures pour *Duuu Radio.
Quelle que soit sa forme, il s’agit à chaque fois d’interroger l’idéologie de l’accélération qui gouverne nos sociétés, à travers des expérimentations sonores menées sur le ralentissement. À l’heure du trading à haute fréquence, de l’occupation 24/7 du temps de vie, de l’apologie de la mobilité et de l’augmentation généralisée du rythme des changements sociaux, ces expériences constituent autant de critiques en acte, de tentatives de temporisation, sinon de replis face aux impératifs de l’accélération. Dans le contexte actuel de pandémie, où cette fuite en avant semble avoir été – temporairement – stoppée net dans sa course, ces musiques résonnent sans doute encore autrement, tel un retard en guise de prélude, celui-là même où nous vivons.
⏳ Précipités de lenteur (version programme radiophonique) ⏳
🕛 Dj Screw, In The Air Tonight
🕛 Harry Pussy, Let’s Build a Pussy
🕐 La Monte Young, Dream House, Map Of 49’s Dream, Drift Study, The Second Dream Of The High Tension Line Stepdown Transformer From The Four Dreams Of China
🕞 A$AP Rocky, Purple Swag, Been Around The World, Get Lit
🕓 John Cage, Organ2/ASLSP
🕡 Michael Prime, One Hour As A Plant
🕢 Philip Corner, Satie Slowly
🕤 Neu!, Cassetto
🕤 Dj Screw, Chapter 178 – In the Zone
🕚 Neu!, Hallo Excentrico!, Super 16
🕚 Michael Snow, Falling Starts
🕛 Kylie Minoise, You Suffer
🕐 Alvin Lucier, Nothing Is Real (Strawberry Fields Forever)
🕐 Taku Sugimoto & Radu Malfatti, Futsatsu
🕞 A$AP Rocky, Purple Swag – Chapter 2
🕞 Walter Marchetti, Natura Morta
🕟 Dj Screw, Same Ol G
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🕥 Collin Olan, Rec01
🕚 Gavin Bryars, The Sinking Of The Titanic
PROGRAMME DIFFUSÉ DANS LE CADRE DE « CHANSONS POUR MÉNAGE SEUL. UNE EXPOSITION RADIOPHONIQUE ET PANDÉMIQUE » (CUR. ÉMILE OUROUMOV)
Bourdonnement, Grésillements, Eau.
Matthieu Saladin European Crisis Time Capsule, 2016
Version radiophonique : bande son issue de l’installation sonore.
La pièce European Crisis Time Capsule donne à entendre un ensemble de discours prononcés par les principaux acteurs politiques de la crise européenne de la dette souveraine, modulés par vocodeur, un logiciel de transformation vocale originairement utilisé par l’armée pour le codage et le décodage de messages envoyés sur de longues distances, puis popularisé dans les années 1970 par les musiques électroniques. Le titre de la pièce lui-même fait référence à une œuvre pour chœur du compositeur américain Alvin Lucier, North American Time Capsule (1967), où chaque interprète décrit le contexte culturel de l’époque tandis que sa voix est traitée par vocoder. Ici, les déclarations de José Manuel Durao Barroso, Mario Draghi, Jean-Claude Juncker, Christine Lagarde, Angela Merkel, Alexis Tsipras, parmi d’autres, sont tour à tour transformées électroniquement de telle sorte que chaque paramètre du logiciel vocal est indexé sur la courbe d’un indice renvoyant au discours source (croissance, inflation, taux de chômage, de pauvreté, de la dette publique, etc.).
Sous sa forme originale d’installation sonore, la diffusion était assurée par un dispositif audio publicitaire ayant la particularité d’utiliser la vitrine de l’espace d’exposition comme membrane de haut-parleur. Muni d’un détecteur de présence, le dispositif déclenchait un discours à chaque passage de piétons devant la vitrine de l’espace d’exposition, diffusé tant vers l’espace public qu’à l’intérieur de la galerie. A l’occasion de la présente diffusion radiophonique, les différents enregistrements de discours politiques et économiques ponctuent la grille journalière de la radio *Duuu, se substituant au rôle habituellement joué par les jingles sur les ondes hertziennes.
PROGRAMME DIFFUSÉ DANS LE CADRE DE « CHANSONS POUR MÉNAGE SEUL. UNE EXPOSITION RADIOPHONIQUE ET PANDÉMIQUE » (CUR. ÉMILE OUROUMOV)
*Down
Up
Up
Évaporation – Extrait
La pièce débute par un son presque inaudible, suivi d’une tonalité frémissante, vibrante puis palpitante, qui progressivement s’estompe et se transforme en un bruit doux, avant de disparaître. Ce son est l’enregistrement en haute définition de l’évaporation de 785 grammes d’eau, la quantité moyenne qu’un corps perd tout au long d’une journée de travail dans un bureau. Cette mesure provient d’un bilan réalisé par l’entreprise Carrier, spécialisée dans les systèmes de climatisation — une donnée qui a intéressé Matthieu Saladin dans le cadre de ses recherches sur le temps et le corps au travail.
Avec Évaporation, il explore ce processus presque imperceptible mais néanmoins nécessairement à l’œuvre, même en situation de travail de bureau en apparence immobile. Il matérialise la transpiration, cette régulation silencieuse mais indispensable au bon fonctionnement d’un corps.
La présente radiodiffusion, en période de confinement, remplace l’écoute sur casque suspendu de la version d’exposition par une diffusion « située » avec une pointe d’ironie, le matin de la journée internationale des travailleurs.
Matthieu Saladin - Évaporation, 2019
Enregistrement sonore, 47’38 (extrait de 4’00)
Production : BBB centre d’art, Toulouse
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*Down
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Down
Matthieu Saladin Précipités de lenteur, 2019
Précipités de lenteur Le projet Précipités de lenteur de Matthieu Saladin existe sous la forme d’une playlist d’œuvres musicales accompagnée d’un essai d’économie politique de la musique. Il interroge l’idéologie de l’accélération qui gouverne aujourd’hui notre société, à travers l’analyse de diverses expérimentations sonores menées sur le ralentissement. À l’heure du trading à haute fréquence, de l’occupation 24/7 du temps de vie, de l’apologie de la mobilité et de l’augmentation généralisée du rythme des changements sociaux, ces expériences constituent autant de critiques en acte, de tentatives de temporisation, sinon de replis face aux impératifs de l’accélération.
Gavin Bryars, The Sinking of the Titanic (1969-72), composition musicale, 60’13
The Sinking of the Titanic L’œuvre expérimentale The Sinking of the Titanic [Le naufrage du Titanic, 1969-72] du compositeur minimaliste anglais Gavin Bryars est l’une des pièces qui font partie de Précipités de lenteur. Écrite alors qu’il enseigne à l’Art College de Portsmouth, Bryars tâche de traduire sous forme de partition le naufrage du Titanic. L’histoire est connue : ayant heurté un iceberg le 14 avril 1912 à 23h40, le navire considéré à l’époque comme une prouesse technologique sombre lentement mais sûrement au fond de l’océan, ayant totalement disparu de la surface des eaux quelques heures après la collision. La légende dit que l’orchestre aurait continué à jouer de la musique jusqu’à l’engloutissement complet du paquebot. À partir d’une importante recherche documentaire, Bryars recompose, à travers une série de variations d’un thème joué lors du naufrage, la transformation acoustique de l’environnement sonore inhérente à l’immersion progressive du transatlantique. Comme l’écrit le compositeur : « la musique passe par différents états, donnant à entendre une lente descente vers le fond de l’océan, où se déploie une gamme de phénomènes d’écho et de diffraction, mélangés à une atténuation considérable des hautes fréquences. » Mais peut-être peut-on plus largement entendre dans les langueurs de son orchestration le devenir englouti de l’accélération. Elle qui n’avait connu que fulgurance fait à présent l’expérience d’une agonie dont le rythme même contrarie sa nature. L’accélération stoppée nette dans sa course s’engouffre inexorablement.
PROGRAMME DIFFUSÉ DANS LE CADRE DE « CHANSONS POUR MÉNAGE SEUL. UNE EXPOSITION RADIOPHONIQUE ET PANDÉMIQUE » (CUR. ÉMILE OUROUMOV)
On n’écoute pas directement ce qu’il y a sur scène mais on s’écoute écouter, avec tout ce que ça produit. Et cette écoute elle est réflexive et critique, mais elle produit des choses.
QUATRIÈME VOLET :
Pour cette quatrième émission radiophonique de STATION DEBOUT en 2019, Michèle Pralong et Vincent Barras invitent Matthieu Saladin.
Artiste et théoricien, Matthieu Saladin est Maître de conférence en arts sonores à Paris 8. Il est le premier invité de STATION DEBOUT sous le titre oreilles. On évoque avec lui ce que c’est que l’auralité, de quoi sont faits les silences selon leur matérialité, pourquoi les nouvelles technologies perceptives posent des contraintes de biopolitique, et comment ses pièces sonores se mêlent de problématiques économiques telle la question de la dette.
STATION DEBOUT est un projet de radio piloté par la dramaturge et metteure en scène Michèle Pralong. L’interlocuteur permanent de la saison 18/19 est Vincent Barras, historien de la médecine et des sciences, théoricien du son, traducteur et performeur. A chaque rencontre, un.e invité.e entre en dialogue avec eux sur une thématique donnée. Chambres d’écho de la saison de danse de l’ADC, ces émissions ouvrent un espace de réflexion, de critique, d’émulation et de stimulation entre chercheurs, professionnels de la scène et public.
Prochaines émissions en 2019 :
lu 04.03 — 19h — avec Sophie Klimis
lu 01.04 — 19h — avec Annie Suquet
Un projet de la CIE GREFFE et de l’ADC, association pour la danse contemporaine
La cie Greffe est la compagnie de la chorégraphe et interprète Cindy Van Acker, artiste associée à la programmation de l’ADC (l’association pour la danse contemporaine), lieu de créations et d’accueils de spectacles de danse à Genève.
Concept: Cindy Van Acker
Programme: Michèle Pralong et Vincent Barras
Technicien son: Denis Rollet
Scénographie plateau: Victor Roy
Radio Partenaires: Radio Vostok et *Duuu