Émission en direct avec les étudiant·es de l’Ensba Lyon
Ça fond, ça s’écoule, ça craque, ça s’écroule.
À l’écoute d’artistes en pleine recherche, le programme « Recherche artiste » saisit cette phase du processus créatif préalable à la production finale, durant laquelle les pistes de travail restent grandes ouvertes. C’est le temps des investigations, des rencontres, des conversations, des hypothèses et des obsessions. Polymorphe, émancipée et indisciplinée, la recherche artiste élabore ses propres méthodes. Elle se fait en quête, en résidence ou en mouvement, en lisant ou en écrivant, en marchant ou en dansant. Et si toutes les recherches ne donnent pas systématiquement une œuvre, aucune n’est jamais totalement perdue : abouties ou inabouties, elles forment la partie immergée de l’iceberg, souvent fondatrices.
Après avoir exploré l’oralité, le mouvement et la perception humaine comme des territoires de recherche lors de tournages en studio, Camille Llobet (1982) a déplacé ses protocoles de travail en montagne. En collaboration étroite avec des guides de haute montagne, elle travaille aujourd’hui sur plusieurs projets photographiques, vidéos et sonores, notamment au travers de l’exploration des moraines de la Mer de Glace et d’une grotte glacière.
Docteure en histoire de l’art, Hélène Meisel est critique et commissaire d’exposition indépendante. Consacrée à des lectures hétérodoxes de l’art conceptuel, sa thèse, soutenue en 2016, explore la question de l’auctorialité et de la subjectivité dans les pratiques conceptuelles (Paris-Sorbonne). Après avoir œuvré au Centre Pompidou-Metz aux expositions « Sublime. Les tremblements du monde » (2015), « Jardin infini. De Giverny à l’Amazonie » (2017) et « L’art d’apprendre. Une école des créateurs » (2022), elle poursuit ses réflexions sur les pratiques sociales et écologiques. De 2022 à 2024, elle dirige la recherche au sein de la galerie Jocelyn Wolff, contribuant notamment à la valorisation du Fonds Simone Collinet : figure surréaliste, socialiste et féministe à laquelle elle se consacre actuellement.
Une émission enregistrée le 6 novembre 2024, à Sallanches
Les sons de la montagne proviennent des prises réalisées par Camille Llobet pour « Pacheû » (2023) et « Moraine » (2025)
Réalisation : Hélène Meisel
Batterie : Arthur Lassaigne
Ils me donnaient 22 tonnes de savon et je leur donnais de la communication interne.
Les Voix de la Vallée #03 : Fabrice Hyber et Hans-Ulrich Obrist
Épiphanies
Dans le cadre de l’exposition La Vallée, la Fondation Cartier invite Fabrice Hyber, artiste-semeur dont l’œuvre est à l’honneur, et Hans Ulrich Obrist, commissaire d’exposition et critique d’art, au programme de cours du soir Les Voix de la Vallée. Au sein de l’exposition, ils dialogueront en public afin d’éprouver les hypothèses proposées par Fabrice Hyber dans ses toiles.
Vendredi 6 janvier, à l’occasion de l’épiphanie, ils évoquent le commencement des choses et leur manifestation. En prenant appui sur les œuvres Error ou encore Hyberhéros, ces deux amis de longue date se posent la question : « Qu’est-ce qu’une épiphanie ? » et échangent sur les révélations lumineuses, la graine comme potentialité jusqu’à l’apparition du héros, du roi.
“Les Voix de la Vallée”, une proposition de Fabrice Hyber, produite par la Fondation Cartier et réalisée en collaboration avec *Duuu Radio proposé chaque semaine dans le cadre de l’exposition “La Vallée” consacrée à la peinture de Fabrice Hyber et présentée du 8 décembre 2022 au 30 avril 2023.
Fabrice Hyber
Né en Vendée en 1961, Fabrice Hyber étudie les mathématiques-physiques avant d’entrer à l’École des beaux-arts de Nantes. Dès ses débuts dans les années 1980, puis en devenant le plus jeune lauréat du Lion d’Or de la Biennale de Venise en 1997, l’artiste a bénéficié d’une attention croissante sur la scène internationale. Il a exposé dans de nombreux prestigieux lieux institutionnels en France et à l’étranger, et a participé à d’importantes manifestations artistiques internationales. Partant invariablement de la pratique du dessin et de la peinture, il investit tous les modes d’expressions. Sa manière de procéder à géométrie variable s’enrichit chaque fois d’un dialogue avec de multiples disciplines (de la physique aux neurosciences, de l’astronomie à la phytothérapie, de micro au macro…) pour amener le spectateur/acteur à approcher d’autres univers et possibilités d’actions. La transmission est au cœur du travail de cet artiste pour qui « l’Art est une manière d’apprendre le monde en le réalisant ». Fabrice Hyber est élu à l’Académie des Beaux-Arts en 2018, et a été nommé en 2021 ambassadeur du fonds Office National des Forêts-Agir pour la forêt.
Hans-Ulrich Obrist
Né à Zurich en Suisse en 1968, Hans-Ulrich Obrist est directeur artistique de la Serpentine à Londres, conseiller principal à LUMA Arles et conseiller artistique principal à The Shed à New York. Depuis sa première exposition World Soup (The Kitchen Show) en 1991, il a organisé plus de 350 expositions. Les plus notables d’entre elles sont la série Do It (1993–), Take Me (I’m Yours) à Londres (1995), Paris (2015), New York (2016) et Milan (2017) et le Pavillon suisse à la 14e Biennale internationale d’architecture de Venise (2014). Obrist a également co-organisé la série Cities on The Move (1996-2000), Laboratorium (1999), l’exposition collective d’opéra Il Tempo del Postino à Manchester (2007) et à Bâle (2009), et la série The 11, 12, 13, 14, 15 Rooms (2011-2015). Les expositions récentes d’Obrist incluent IT’S URGENT au LUMA Arles (2019-2021) et Enzo Mari à la Triennale Milano (2020). Le Handwriting Project, qui proteste contre la disparition de l’écriture manuscrite à l’ère numérique, existe sur Instagram depuis 2013 (@hansulrichobrist).
Production : *Duuu Radio / Loraine Baud et Simon Nicaise
Réalisation, montage et mixage : Elen Huynh, Valentin Fleury, Antoine Bérenger et Oscar Berger
Habillage sonore : Simon Ripoll-Hurier
Il faut bien voir ce qui arrive et la plupart du temps il faut carrément tout calculer pour anticiper ce que l’adversaire va faire.
DON’T LET YOUR IMAGINATION CATCH YOU
Une série originale proposée par Victoire Le Bars, réalisée autour du studio *Duuu les 24 et 25 juin 2022.
« DON’T LET YOUR IMAGINATION CATCH YOU » prononce d’une voix réconfortante le soigneur de Mike Tyson, Teddy Atlas, lorsqu’avant de monter sur le ring, le boxeur qu’on surnomme Kid Dynamite, s’effondre en larmes, pris par la peur. Ce jour-là, comme presque tous les autres, il gagnera son combat.
Avec ANTHONY PINELLI ET LA VOIX D’AMINA ZIDANI, RÉGINE CHOPINOT, CÉLINE LORIENTE, PASCAL DEUX, DOR x NEVES, BOB SLEIGH, JAMEL DU CLUB DE BOXE PARIS XI.
L’évènement s’est déroulé les 24 et 25 juin 2022, mettant à l’honneur la boxe anglaise. Une première documentation radiophonique du noble art au cinéma, proposée par Victoire Le Bars, boxeuse, designer et contributrice de la radio *Duuu. Durant ces deux jours, concert, dj set et atelier d’initiation à la boxe ont participé au rythme de ce week-end.
Ce programme a réuni les projections de quatre films (pièce chorégraphique, série, long et court-métrages documentaires), dont la rencontre naît d’un thème commun et transversal, celui d’un sport de combat : la boxe anglaise. La pratique professionnelle et amateur, la résignation ou la résilience, la motivation inconditionnelle, le collectif, la chorégraphie, la colère, l’apprentissage et la rigueur arpentent les contours de ce sport davantage associé à la violence physique qu’à son caractère esthétique et bienfaiteur.
Ce projet a reçu le soutien de la Ville de Paris dans le cadre du festival « Formes Olympiques » et de la Direction des Affaires Culturelles d’Île-de-France, Ministère de la culture, dans le cadre de l’Été Culturel 2022.
Création et animation : Victoire Le Bars
Réalisation : Paul Castillon
Remerciements : Loraine Baud & Juliette Hage
Anthony Pinelli, Amina Zidani, Régine Chopinot, Céline Loriente, Pascal Deux, DOR & Neves, Bob Sleigh, Jamel Club de Boxe Paris XI.
Les Films de l’instant, Les Ateliers Varan
Stephane Caroff, CN D.
C’est une vision plutôt analytique de la pose.
Craig Owens (1950-1990) a bouleversé la théorie de l’art en une décennie d’intense travail. À la fin des années 1970, aux États-Unis, il s’engage dans l’aventure intellectuelle postmoderne, en quête d’alternatives à un discours moderniste cramponné aux problèmes formels. Owens se penche sur des pratiques artistiques conçues à la croisée des médiums, comme celles de Robert Smithson ou de Trisha Brown. Lecteur des philosophes poststructuralistes, il soutient que les oeuvres se composent de signes ouverts à l’interprétation. Owens place ainsi les spectateur·ices au premier plan, tout en apportant une inscription théorique inédite aux performances de Laurie Anderson et aux oeuvres postconceptuelles de Barbara Kruger, Cindy Sherman, Sherrie Levine ou Martha Rosler.
Une émission radiophonique de la maison d’édition Même pas l’hiver, à propos de Craig Owens, Le discours des autres paru le 6 juillet 2022.
Un entretien entre François Aubart et Gaëtan Thomas, enregistré le 14 septembre 2022 au studio *Duuu / Folie N4.
Réalisation : Valentin Fleury
Montage : Oscar Berger
Lectures : Juliette Hage