François Aubart en discussion avec Clara Guislain autour du livre “L’attitude de la Pictures Generation – Excès, passion et manipulation” paru aux Presses du Réél.
Une étude de la Pictures Generation qui considère les émotions suscitées par les représentations sensationnelles manipulées par ces artistes.
Aux États-Unis, à la fin des années 1970, des artistes comme Dara Birnbaum, Jack Goldstein, Barbara Kruger, Louise Lawler, Sherrie Levine, Robert Longo, Richard Prince ou Cindy Sherman se mettent à reproduire des images de la publicité et du cinéma. On les nomme Pictures Generation, en référence à l’exposition Pictures et à l’essai éponyme de Douglas Crimp. Le critique affirme alors que la démarche de ces artistes, basée sur la copie, met fin à la course à l’originalité qui guidait l’art jusqu’alors. La Pictures Generation est ainsi érigée en alternative à l’expressivité bien qu’elle copie des images faites pour affecter, fasciner ou susciter le désir.
À cette période, les images des médias de masse passionnent la société : la publicité est critiquée pour sa tendance à la manipulation psychologique ; les théories féministes décortiquent les représentations des femmes dans le cinéma hollywoodien ; la contre-culture détourne les normes et les stéréotypes. Entre questions réflexives sur la pratique de l’art et préoccupations sociales de l’époque, la Pictures Generation s’invente une attitude pour manipuler les passions.
François Aubart est docteur en esthétique, commissaire d’exposition indépendant, critique d’art et éditeur. Il enseigne l’histoire et la théorie de l’art à l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy. Il est cofondateur de la maison d’édition Même pas l’hiver.
Menthol Wars, Even Lower Manhattan, 1982
Rhys Chatham, Guitar Trio, 1977
Teenage Jesus And The Jerks, Orphans, 1977
Extrait sonore du film The Misfits de John Huston, 1961
Jack Goldstein, The Tornado, 1976
DNA, Blond Red Head, 1981
Réalisation/montage : Elen Huynh / Mixage : Mathis Ouidir