La matinale dédiée à l’actualité de la création contemporaine, tous les mercredis de 9:15 à 10:00 en direct sur *Duuu Radio.
Avec ce mois-ci : Justin Morin, Pascal Montfort et Julie Duval (accompagnée Juliette Bayi).
John pourrait très bien décider que piloter un avion Ryanair alors que la terre brûle de toute part n’a aucun sens.
François Aubart et Camille Pageard, en conversation avec Elise Legal autour de son livre “Problèmes de localisation” paru chez Même pas l’hiver en février 2024.
En sortant de l’école d’art, Élise Legal parcourt un monde de crises économiques, d’absurdités politiques et d’angoisses écologiques. Un monde dans lequel elle doit désormais légitimer sa démarche artistique dans des dossiers qui en font une fiction. Problèmes de localisation contient sept textes, composés d’analyses critiques, de récits personnels et de poèmes, qui racontent cette entrée dans un environnement où circulent les corps, les marchandises, les informations et les capitaux. Élise Legal s’y déplace en voiture, en co-voiturage, en train, en bus ou en avion, découvrant ce que ce monde de transaction et de fluidité fait au langage. Elle cherche à comprendre comment il est incarné, échangé et habité dans les voix des pilotes d’avion, des startupers ou du président de la République, dans les textes de loi, les formulaires de demandes de bourses, la parole de ses enseigant·es, dans les textes de théorie critique comme dans la poésie des banquiers.
- Élise Legal est artiste et autrice. Elle a étudié à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon et au Sheffield Institute of Arts. À travers une approche pluridisciplinaire qui mêle images trouvées, dessin et poésie, elle porte une attention particulière à la manière dont le langage et les corps coexistent. Elle poursuit également une thèse de recherche-création à Paris 8 qui porte sur l’agir politique de la poésie.
- François Aubart est docteur en esthétique, commissaire d’exposition indépendant, critique d’art et éditeur. Il enseigne l’histoire et la théorie de l’art à l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy. Il est cofondateur de la maison d’édition Même pas l’hiver.
- Camille PAGEARD est un historien d’art. Enseignant à l’Ecole Nationale Supérieur des Beaux-Arts de Lyon, son travail et ses recherches lient actuellement l’histoire de l’art, de l’édition et de la poésie contemporaine.
Des corps qui sont vraiment des corps
Qui sont vraiment des corps
Toujours factices
François Aubart en discussion avec Clara Guislain autour du livre “L’attitude de la Pictures Generation – Excès, passion et manipulation” paru aux Presses du Réél.
Une étude de la Pictures Generation qui considère les émotions suscitées par les représentations sensationnelles manipulées par ces artistes.
Aux États-Unis, à la fin des années 1970, des artistes comme Dara Birnbaum, Jack Goldstein, Barbara Kruger, Louise Lawler, Sherrie Levine, Robert Longo, Richard Prince ou Cindy Sherman se mettent à reproduire des images de la publicité et du cinéma. On les nomme Pictures Generation, en référence à l’exposition Pictures et à l’essai éponyme de Douglas Crimp. Le critique affirme alors que la démarche de ces artistes, basée sur la copie, met fin à la course à l’originalité qui guidait l’art jusqu’alors. La Pictures Generation est ainsi érigée en alternative à l’expressivité bien qu’elle copie des images faites pour affecter, fasciner ou susciter le désir.
À cette période, les images des médias de masse passionnent la société : la publicité est critiquée pour sa tendance à la manipulation psychologique ; les théories féministes décortiquent les représentations des femmes dans le cinéma hollywoodien ; la contre-culture détourne les normes et les stéréotypes. Entre questions réflexives sur la pratique de l’art et préoccupations sociales de l’époque, la Pictures Generation s’invente une attitude pour manipuler les passions.
François Aubart est docteur en esthétique, commissaire d’exposition indépendant, critique d’art et éditeur. Il enseigne l’histoire et la théorie de l’art à l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy. Il est cofondateur de la maison d’édition Même pas l’hiver.
Menthol Wars, Even Lower Manhattan, 1982
Rhys Chatham, Guitar Trio, 1977
Teenage Jesus And The Jerks, Orphans, 1977
Extrait sonore du film The Misfits de John Huston, 1961
Jack Goldstein, The Tornado, 1976
DNA, Blond Red Head, 1981
Réalisation/montage : Elen Huynh / Mixage : Mathis Ouidir
C’est une vision plutôt analytique de la pose.
Craig Owens (1950-1990) a bouleversé la théorie de l’art en une décennie d’intense travail. À la fin des années 1970, aux États-Unis, il s’engage dans l’aventure intellectuelle postmoderne, en quête d’alternatives à un discours moderniste cramponné aux problèmes formels. Owens se penche sur des pratiques artistiques conçues à la croisée des médiums, comme celles de Robert Smithson ou de Trisha Brown. Lecteur des philosophes poststructuralistes, il soutient que les oeuvres se composent de signes ouverts à l’interprétation. Owens place ainsi les spectateur·ices au premier plan, tout en apportant une inscription théorique inédite aux performances de Laurie Anderson et aux oeuvres postconceptuelles de Barbara Kruger, Cindy Sherman, Sherrie Levine ou Martha Rosler.
Une émission radiophonique de la maison d’édition Même pas l’hiver, à propos de Craig Owens, Le discours des autres paru le 6 juillet 2022.
Un entretien entre François Aubart et Gaëtan Thomas, enregistré le 14 septembre 2022 au studio *Duuu / Folie N4.
Réalisation : Valentin Fleury
Montage : Oscar Berger
Lectures : Juliette Hage
How to make your poem more marxy?
Une discussion entre Elsa Boyer, Jackqueline Frost, Élise Legal et Camille Pageard.
Verity Spott, Désolation
Edition : Même pas l’hiver
Traduction : Camille Pageard et Elsa Boyer
Un hôpital où un corps est connecté à un dispositif médical. Un pré faussement idyllique sous lequel grouillent des câbles. Des rivages où des formes oscillent entre ensevelissement et immersion. Dans Désolation, Verity Spott propose une poésie fantasmagorique entre narration, prose et dialogues. L’expression des sentiments bouleverse les attributions des pronoms personnels et les structures syntaxiques. Des identités changeantes prennent à partie les politiques d’austérité et les voix d’extrême droite. Livre de deuil et d’amour qui frôle la satire, Désolation travaille une écriture hybride où s’entrelacent la poésie lyrique, des images tirées de blockbusters et le langage des démagogues pour contrer les moules qui tenteraient de dicter la forme de nos chagrins.
Verity Spott vit à Brighton, écrit de la poésie et fait des performances. Ses derniers livres comprennent Click Away Close Door Say (Contraband Books, 2017) et le recueil de ses Coronelles (Veer Books, 2021).
Une émission enregistrée le 24 mars au studio *Duuu, Folie N4.
Réalisation : Valentin Fleury
– Je trouve que c’est généralement, comme une guerre psychologique, une propagande extrêmement violente, enfin…
– C’est déjà une conquête quoi.
Nous sommes avec David Renaud dans son atelier accompagné de François Aubart, commissaire et critique d’art. Ils vont parler ensemble de ses derniers travaux et de l’exposition “Point Nemo” présentée à la galerie Anne Barrault.
Il y a des bruits qui nous entourent, et par dessus nous allons parler.
Musique
- ‘Men 2nd’, WIRE, 1978
- Extrait du film Godzilla, 2014.
Une émission préparée par Simon Nicaise, enregistrée le 14 décembre 2014.