Émission en direct avec les étudiant·es de l’Ensba Lyon
Imaginons : nous sommes en 2042. Il fait déjà un peu trop chaud. Nous sommes réuni.es pour parler des 20 dernières années de ce qu’on appelait alors le Palais de Tokyo.
C’était mieux avant
Avec :
Tomoko Sauvage, musique en continu
- 00:02:04, Vava Dudu, artiste
- 00:05:13, Laurence Rassel, directrice de l’école de recherche graphique de Bruxelles
- 00:13:03, Eden Tinto Collins, artiste
- 00:20:58, Rim Battal, autrice
- 00:36:38, Benoît Piéron, artiste
- 00:47:22, Emmanuelle Pireyre, autrice
- 00:58:47, Youri Johnson, artiste
- 01:10:16, Claire Finch, écrivain*e
- 01:23:12, Béatrice Josse, curatrice
- 01:33:20, Maya Mihindou, artiste & Dorothée Munyaneza, metteuse en scène
- 01:47:52, Jay Ramier, artiste
- 01:59:51, Josèfa Ntjam, artiste
- 02:06:04, Ghita Skali, artiste
- 02:16:16, Joëlle Sambi, autrice
- 02:22:26, Mathis Collins, artiste
Pour ce premier rendez-vous de célébration des 20 ans, Le Palais de Tokyo invite les artistes et le grand public à prendre le contrepied de l’expression « C’était mieux avant ! », nostalgique d’un âge d’or révolu, pour imaginer, pendant une soirée, ce que pourrait être le futur de l’institution. Plutôt qu’un anniversaire tourné vers le passé, l’événement propose une vision prospective à rebours, au futur antérieur, et laisse la parole aux artistes, autrices et auteurs, activistes, philosophes, chercheurs et chercheuses afin qu’ils livrent leur vision et fassent part de leurs projections.
Imaginons : nous sommes en 2042. Il fait déjà un peu trop chaud. Dans le respect des gestes sanitaires, nous sommes réuni.es pour parler des vingt dernières années de ce qu’on appelait alors le Palais de Tokyo. De ce que nous y avons vu et vécu. De ce dont nous avons ri, de ce qui nous a ému, réjoui, interrogé, mis en colère, manqué, transformé. De ce qui nous a fait changer d’avis. De ce qui nous habite encore. De ce qui nous rachâche, comme disait Marguerite Duras au siècle dernier. De ce que nous attendions d’un centre d’art contemporain implanté dans le 16e arrondissement de Paris dans la première moitié du 21e siècle.
Au sein d’un environnement texturé par l’artiste Vava Dudu et la musicienne Tomoko Sauvage, une vingtaine d’intervenant.es partagent dans un format bref d’une dizaine de minutes, leurs regards subjectifs sur leurs relations et leurs attentes vis-à-vis des institutions, notamment culturelles, leurs désirs et leurs doutes, leur optimisme ou leur pessimisme. Autant de voix et de tonalités pour se livrer, ensemble, à une séance de fiction spéculative.
Émission diffusée en direct depuis le Palais de Tokyo le 12 mars 2022.
Réalisation : Léo Roche
Montage : William Maurice
Un trou dans le parquet qui était dû au fait qu’un directeur pendant 23 ans avait sa chaise au même endroit, et les roues de sa chaise ont usé le sol. C’est ce que j’appelle le trou du pouvoir.
Formes d’arts & de militantismes #1 : Ghita Skali
Premier épisode d’une nouvelle série proposée par Sophie Lapalu
En 2018, j’invite la géographe sociale et porn activiste Rachele Borghi à venir faire une conférence à l’Ecole d’art de Clermont Ferrand sur la façon dont sa recherche sur le porn activisme l’a transformée. A la fin de ce qui s’apparente à une conférence-performance, elle me demande de lui faire un retour, nous, artistes enseignant-es mais aussi étudiant-es car, me dit-elle, nous avons les outils artistiques qui lui manquent.
Me reste depuis une question en suspens : que dois-je répondre à Rachele ? Que peut l’art pour les formes d’activisme ? Impossible pour moi de lui faire un retour avec mon regard déformé à l’art blanc occidental hétéro. J’ai laissé la place aux étudiant-es. Ce dont j’étais sûre cependant, c’est qu’elle avait usé de formats qui me semblaient être également ceux utilisés par les artistes, bien qu’elle ne se réclame pas artiste, mais militante et enseignante. Ce qui est certain également, c’est que sa conférence a marqué durablement toute personne qui y a assisté. La puissance de son discours, allié à un travail de déconstruction de la parole dominante, avait su atteindre son but.
J’ai donc décidé de me tourner vers les artistes et de leur poser ces questions : existe-t-il un espace où les formes d’art et de militantismes peuvent se contaminer ? Où l’art parfois qualifié de social échappe aux éternels critiques d’une pauvreté esthétique et où l’art engagé politiquement ne se voit pas reproché d’être inefficace ? Un espace où l’on ne demande pas aux artistes de choisir entre une position ou l’autre ?
Une émission réalisée par Sophie Lapalu
ماتصبرنيش بوعود
وكلام معسول وعهود
انا ياما صبرت زمان
على نار وعذاب وهوان
ماتصبرنيش بوعود
وكلام معسول وعهود
انا ياما صبرت زمان
على نار وعذاب وهوان
Don’t try to make me patient with promises
And honeyed words and oaths.
For so long I was patient,
On fire, tortured and degraded
Musique :
لصبر حدود - ام كلثوم
(Patience has its limits, Oum Kalthoum)
Cycle de playlists réalisé par les artistes dans le cadre du programme de compagnonnage du Prix Fondation Pernod Ricard, Radio Bonaventure (Trafiquer les mondes), éditée par Lilou Vidal.
Radio Bonaventure est une plateforme audio proposant une expérience de convivialité et d’intimité, discursive et alternative des pratiques des artistes sous un format acoustique alliant des oeuvres sonores, des écrits réalisés pour l’oreille, des performances orales, des ambiances d’ateliers, des histoires inouïes, des rencontres en paroles et en lectures, des playlists musicales, des chambres d’échos, et de rumeurs.
Est-ce que vous vous rappelez du Markar ?
De quoi ? Le Markar ?
L’appareil de cardiologie inventé par le roi du Maroc dans les années 80…
Silence plat.
Radio Bonaventure éditée par Lilou Vidal pour la Fondation Pernod Ricard
Ghita Skali
Narratives Machines
episode 1
Fondés sur un mode de recherches et d’investigations, les projets de Ghita Skali échafaudent des enquêtes minutieuses autour d’anecdotes apparues dans les médias, puis occultées ou effacées, ainsi que des faits et intrigues réels. Dans cette nouvelle version radiophonique de la conférence-performée de Narratives Machines: episode 1 (2020), initialement présentée en 2018 à Triangle, à Marseille, Ghita Skali relate des rhizomes narratifs, évoquant la manière dont certains régimes de croyance tentent d’acquérir une légitimité scientifique. Partant de l’analyse de différentes sources médiatiques - télévision, radio et archives de presse - ces récits révèlent une esquisse de propagande des pouvoirs fondée sur la diffusion d’histoires de progrès scientifiques illusoires dont la véracité demeure incertaine et douteuse. Narratives Machines: episode 1 aborde la question de la constitution d’un futur dont les inventions, présentées comme «scientifiques», rendent manifeste les stratèges politiques des médias ainsi que la constitution de récits fictionnels et hypothétiques.
Ghita Skali est née à Casablanca et a étudié à la Villa Arson à Nice puis en post-diplôme des beaux-arts de Lyon. Depuis septembre 2018, elle est résidente à De Ateliers à Amsterdam.Parmi ses expositions personnelles et projets récents en 2020 figurent : Anticorps, Palais de Tokyo, Paris; Offspring 2020: Zigzag, De Ateliers, Amsterdam; In the Presence of Absence, Stedelijk Museum, Amsterdam. Les projets de Ghita Skali ont, en autre, été montrés à ETE 78 (Bruxelles), au Project Space Festival (Berlin), à Beirut Art Fair, à Triangle (Marseille), au 18 (Marrakech), au Cube Independent Art Space (Rabat), à Cairo Off Biennale, ainsi qu’à la Fondazione Sandretto Re Rebaudengo (Turin).
Radio Bonaventure est une plateforme éditoriale audio imaginée par la commissaire invitée Lilou Vidal dans le cadre du compagnonnage du Prix Fondation Pernod Ricard 20-21. Radio Bonaventure propose une expérience d’intimité, discursive et alternative des pratiques des artistes sous un format acoustique alliant des oeuvres sonores, des écrits réalisés pour l’oreille, des performances orales, des ambiances d’ateliers, des histoires inouïes, des rencontres en paroles et en lectures, des playlists musicales, des chambres d’échos, et de rumeurs. Radio Bonaventure explore autant le spectre radiophonique et les grésillements électromagnétiques des ondes hertziennes que la communicabilité du langage et des esprits, des bruits et des silences. Espace d’hybridité, de franchissement et de connexion, Radio Bonaventure trafique librement les trajectoires acoustiques et la circulation des voix à des fins expérimentales et poétiques.
Enregistrement : Studio *Duuu / Villette
Réalisation : Ferdinand Artur / *Duuu
Jingle : Léo Roche / *Duuu