La matinale dédiée à l’actualité de la création contemporaine, tous les mercredis de 9:15 à 10:00 en direct sur *Duuu Radio.
Avec ce mois-ci : Justin Morin, Pascal Montfort et Julie Duval (accompagnée Juliette Bayi).
Bravo, et merci.
Merci.
À l’époque ou Éléonore Saintagnan tournait le duel final d’un western à Dunkerque avec douze collégiens (Le cercle, 2009), je passais des après-midis entiers dans ma chambre avec Stéphanie Guerville à faire de la musique de western (justement !) avec une pince coupante pour frotter la petite corde de ma guitare et imiter une baleine. Parallèlement, Gaëtan Campos était chez lui à faire de la musique de danse avec son ordinateur. Comme il sortait avec Stéphanie, il passait la chercher chez moi le soir. C’est un de ces soirs-là que j’ai rencontré Éléonore, sur le trottoir du bar tenu par Edouard Lernoux. Rapidement, la musique de western de chambre fut collée sur le duel de salle de classe.
Bientôt, Éléonore m’offre mon premier rôle au cinéma, celui d’un jeune joueur de quilles du Pas-de-Calais remplaçant au pied levé un senior fraîchement décédé, dans Les Malchanceux (2013). Elle me commande aussi la musique qui accompagnera l’arrivée de mon équipe sur le terrain pour le grand tournoi final. Stéphanie est partie depuis un moment s’installer sur la côte d’opale avec Edouard, qui a vendu son café. Paniqué par cette commande que je dois désormais honorer seul, j’appelle Gaëtan à la rescousse. Éléonore confie le reste de la musique du film à sa vieille amie Rosemary Standley et son père Wayne, qui sont tous deux de vrais joueurs de country américains…
Lors d’un rêve, resurgit l’histoire de renards qui prêtaient main forte à des trafiquants de drogue dans les années 90. Un troupeau d’hippopotames colombiens et des perruches vertes rejoignent les renards dans un nouveau film (Les Bêtes sauvages, 2015) qu’Éléonore et moi réalisons ensemble. Nous confions la musique à Gaëtan, qui y jouera aussi un petit rôle de douanier. Entre la new-beat belge et un requiem pour la mort d’un vieil hippopotame, il reprend le thème musical du Méli Park, dans une version psychédélique.
La même année, Éléonore tourne Une fille de Ouessant dans lequel je refais une apparition, derrière un buisson cette fois, sous les traits d’un saint lépreux. Pour la musique, elle choisit des morceaux du nouveau disque de Rosemary. Elle confie toutefois à Gaëtan la commande la plus délicate : une musique chinoise et bretonne à la fois…
– La Baleine, motteandguerville (2009, 9mn04) - Éléonore Saintagnan, Le Cercle, 2009
– Nine Pines Baby, Gaëtan Campos et Grégoire Motte (2013, 1mn56) - Éléonore Saintagnan, Les Malchanceux, 2013
– Jambalaya, Rosemary et Wayne Standley (2013, 2mn49) - Éléonore Saintagnan, Les Malchanceux, 2013
– Tom Sawyer, Billy Hill and the Hillbillies (Wayne Standley), (1982, 2mn33) - Éléonore Saintagnan, Les Malchanceux, 2013
– MeliPark Theme, Gaëtan Campos (2015, 6mn02) - Grégoire Motte et Éléonore Saintagnan, Les Bêtes Sauvages, 2015
– Requiem pour Pepe, Gaëtan Campos (2015, 4mn02) - Grégoire Motte et Éléonore Saintagnan, Les Bêtes Sauvages, 2015
– Extatic, Gaëtan Campos (2015, 3mn58) - Grégoire Motte et Éléonore Saintagnan, Les Bêtes Sauvages, 2015
– Ô Solitude, Birds on the Wire (Rosemary Standley et Dom la Nena), (2014, 6mn19) - Éléonore Saintagnan, Une fille de Ouessant, 2018
– All the world is green, Birds on the Wire (Rosemary Standley et Dom la Nena), (2014, 6mn46) - Éléonore Saintagnan, Une fille de Ouessant, 2018
– Air sino-breton, Gaëtan Campos (2017, 1mn30) - Éléonore Saintagnan, Une fille de Ouessant, 2018
– Extatic –version écartée, Gaëtan Campos (2015, 1mn32)
Une sélection musicale par Eléonore Saintagnan et Grégoire Motte.
Continuer à trainer dans les ruisseaux et boire boire boire boire tout le sirop.
On fait juste une sorte d’émission de variétés pour les petits et les grands comme il y en avait à la télé, avec une actualité culturelle autour d’un bouquin et de la musique sans playback.
pour la sortie du roman de Grégoire Motte : BABY, aux éditions Grandiose
avec Jean-Philippe Convert (mots), Gabriel Mattei (musique syncrétique), Grégoire Motte (chant et paroles), Mathilde Sauzet (mots) et Damien Airault (claviers et MC).
Extrait :
“Je fouille longtemps dans ce bain clignotant, pour retrouver un visage que je ne suis même plus certain d’avoir vu. Je la reconnais de justesse alors qu’elle dépose un grand plateau de verres vides sur le bar, à juste deux tabourets de moi. Je m’avance et elle me sourit parce qu’elle pense que je vais lui commander quelque chose à boire. À la place, je lui raconte — nous ne communiquerons jamais que dans un anglais assez pauvre — que j’ai noté le numéro d’une cabine téléphonique dans un village qui s’appelle Baby et que je voudrais la photographier pour faire un portrait d’elle avec un tampon encreur qui imprime « le numéro de Baby ». Tout ça la laisse un peu interdite et même agacée je pense, mais elle est vite sauvée par le grand plateau noir qui a déjà fait peau neuve : un magnum d’Absolut Vodka, du jus de pomme, des verres propres à gros cul, un cendrier, des glaçons dans un seau, un ananas en tranches. Tout ça doit bien peser une tonne, mais une fois dans ses mains, ça se met à tintinnabuler comme les étagères de la boutique de cristal de Bohême à l’aéroport de Budapest à chaque décollage d’avion.”
Le roman de Grégoire Motte, Baby, est édité par Grandiose et produit par ESAAA éditions – École supérieure d’art Annecy Alpes dans le cadre du D S R A
Une émission réalisée en direct au studio *Duuu /FOLIE N4 le 13 septembre 2019.
Soulevez vos jupons, déchaussez vos nylons,
Déposez-les ensuite dans tous ces gros bidons.…
Mesdames ne riez pas, c’est pour les militaires !
J’ai besoin de vos bas c’est l’effort de guerre !
un drame lyrique sur celle qui inventa les bas de chicorée
Grégoire Motte & Gabriel Mattei
Blanche Endive est une opérette troubadour pour récitants, chœurs d’enfants, accordéon, dessertine et épinette des Vosges.
Blanche Endive a été écrit par le compositeur et chef d’orchestre Gabriel Mattei à partir d’un livret de l’artiste Grégoire Motte rédigé en parallèle à la composition musicale et en vers libres. Reprenant des thèmes centraux à l’imaginaire de Motte, la composition s’articule autour de quatre histoires entremêlées : l’invention des bas en chicorée (1942), l’histoire du troubadour Jaufré Rudel et de la Princesse lointaine, la transformations des bas de nylons en parachutes et le moulage ratée d’une jambe de miss valenciennois.
Le premier enregistrement de Blanche Endive a eu lieu en mai 2019 avec la participation des choeurs d’école primaire de l’école de musique Lille Centre.
Sur une proposition de Damien Airault.