La matinale dédiée à l’actualité de la création contemporaine, tous les mercredis de 9:15 à 10:00 en direct sur *Duuu Radio.
Avec ce mois-ci : Justin Morin, Pascal Montfort et Julie Duval (accompagnée Juliette Bayi).
Voilà, voilà comment on commence, quand on veut raconter une histoire, en tout cas comment on le faisait autrefois.
Pourquoi lisons-nous #14
Lire l’exil
Avec Beata Umubyeyi Mairesse en conversation avec Christopher Alexander Kostritsky Gellert
et le service Action culturelle & scientifique - Université de Paris
Comment lire et raconter nos propres histoires, individuelles et collectives quand on est emporté·e·s loin de nos racines ? Comment retrouver le pays de nos enfances perdues, dont l’exil semble définitif ? Et comment tisser de filiations des histoires entre générations quand le pays natal, le pays de nos parents, demeure à l’écart après l’exil et le génocide ? Avec Beata Beata Umubyeyi Mairesse, auteure de Tous tes enfants dispersés, en conversation avec Christopher Alexander Kostritsky Gellert nous allons réfléchir sur comment la fiction peut créer de liens entre nos passés et présents, faire métissage des récits et faire entendre l’indicible afin de réparer nos cicatrices communes.
Beata Umubyeyi Mairesse est née à Butare, au Rwanda, en 1979. Elle arrive en France en 1994 après avoir survécu au génocide des Tutsi. Ejo (prix François-Augérias et prix du livre Ailleurs) suivi de Lézardes (prix de l’Estuaire et prix La Boétie), et autres nouvelles est disponible aux Éditions Autrement. Tous tes enfants dispersés, paru en 2019, a remporté le prix Éthiophile, le prix Des racines et des mots, le prix du Marque-Page et le prix des cinq continents de la Francophonie.
Christopher Alexander Kostritsky Gellert (le commissaire du cycle) est artiste, poète et chercheureuse. Ille travaille sur l’enquête littéraire collective dans une poétique de la relation. Ille s’intéresse à la plasticité du texte et son inscription dans la matière – comment nos récits nous forment et donnent forme à nos habitats. Actuellement avec la plasticienne Alexia Antuofermo, iels mènent une enquête sur les changements qui traversent le nord-est parisien, « Les Vistaïres du futur », en posant la question des utopies concrètes et des transformations à venir de l’urbanisme et de l’architecture avec leur collectif Tramages.
Pourquoi lisons-nous est une enquête sur la lecture comme expérience. Cette enquête est menée à travers le recueil de témoignages de lecteur·trice·s divers.es ainsi qu’un cycle de forums animés par des universitaires, écrivain.e.s et d’artistes sur nos manières de lire et façons d’être. À l’instar du « texte ouvert » tel que le définit Lyn Hejinian, ici, la hiérarchie traditionnelle entre l’auteur et ses lecteurs·trice·s se dissout et se rééquilibre. Chaque témoin, chaque lecteur·trice, chaque universitaire, artiste et écrivain·e est une co-enquêteur·trice dans cette communauté d’expériences.
Ce cycle a été créé par Christopher Alexander Kostritsky Gellert, poète et artiste.
Une émission réalisée en partenariat avec le service Action culturelle & scientifique - Université de Paris, en direct du studio *Duuu Folie N4 de la Villette, le 24 juin 2021.
Réalisation : Léo Roche et Valentin Fleury
Jingle : Juliette Sedes
La plupart du temps, on lit des contenus, on regarde pas des écrans, on regarde du texte, des images, etc. Je crois qu’on deviendrait tous fous si à chaque fois, on essayait de faire ça. C’est plutôt d’essayer de faire une gymnastique.
Pourquoi lisons-nous #13
Lire les médias
Avec Yves Citton & Abigail Lang en conversation avec Christopher Alexander Kostritsky, Morgane Rebour et Julie Kristina Quénolle
et le service Action culturelle & scientifique - Université de Paris
« Lire les médias » est impossible. L’efficacité des médias tient à ce qu’ils agissent en deçà et au-delà de ce que nous identifions à l’activité de lecture. La notion de « coupe agentielle », forgée par la théoricienne écoféministe Karen Barad pour rendre compte de « l’enchevêtrement de la matière et du sens », nous aidera à comprendre pourquoi : les médias ne se contentent pas de parler des choses et des événements, ils les font ce qu’ils sont (pour nous). Ce sont les médias qui font que quelque chose matters (à la fois « a de l’importance » et « se matérialise »). En ce sens, les médias nous in-forment, ils nous « intrastructurent » par leur activité de mattering. Bien davantage que des objets à lire, ils nous fournissent nos moyens de percevoir et de faire sens. De ce fait même, « lire les médias » est simultanément impossible et indispensable. Cela implique une activité très particulière, qui n’a (presque) rien à voir avec le fait de lire le journal ou de regarder la télévision. Cette activité n’est pas seulement critique, analytique ou réflexive : elle requiert d’être proprement poétique, au sens où elle doit participer d’autres modalités de coupes agentielles.
Yves Citton est professeur de littérature et media à l’Université Paris 8, dans le département de littératures française et francophones, après avoir enseigné à l’Université Grenoble Alpes, à Sciences Po Paris, à New York University, à l’University of Pittsburgh et à l’Université de Genève, d’où il a reçu son doctorat en 1992. Il rêve de devenir archéologue des media quand il sera grand. En attendant, il co-dirige la revue Multitudes, dont les numéros anciens sont en accès libre sur Multitudes-Cairn. Il a longtemps animé une émission mensuelle sur Radio Campus Grenoble 90.8 FM, intitulée Zazirocratie, dont quelques enregistrements passés sont téléchargeables depuis ce site, et dont les podcasts récents sont disponibles sur le site de la radio.
Abigail Lang est maîtresse de conférences en littérature américaine et traduction à l’université de Paris et membre de l’équipe LARCA-UMR 8225. Avec Vincent Broqua et Olivier Brossard, elle anime le collectif Double Change qui organise des lectures de poésie bilingues depuis 2000, et le groupe de recherche Poets & Critics (2011-). Elle porte actuellement le projet collectif Archives sonores de poésie qui vise à inventorier, archiver, diffuser et analyser les fonds sonores et audiovisuels de poésie en langue française (IdEx 2021-2022). Traductrice de poésie anglophone en français, elle codirige avec Dominique Pasqualini la collection Motion Method Memory aux Presses du réel.
Pourquoi lisons-nous est une enquête sur la lecture comme expérience. Cette enquête est menée à travers le recueil de témoignages de lecteur·trice·s divers.es ainsi qu’un cycle de forums animés par des universitaires, écrivain.e.s et d’artistes sur nos manières de lire et façons d’être. À l’instar du « texte ouvert » tel que le définit Lyn Hejinian, ici, la hiérarchie traditionnelle entre l’auteur et ses lecteurs·trice·s se dissout et se rééquilibre. Chaque témoin, chaque lecteur·trice, chaque universitaire, artiste et écrivain·e est une co-enquêteur·trice dans cette communauté d’expériences.
Ce cycle a été créé par Christopher Alexander Kostritsky Gellert, poète et artiste.
Une émission réalisée en partenariat avec le service Action culturelle & scientifique - Université de Paris, réalisée en direct du studio *Duuu Folie N4 de la Villette, le 4 mai 2021.
Réalisation : Aline Gorisse et Léo Roche
Jingle : Juliette Sedes
La lecture va devenir une sorte d’éducation à la résistance.
Pourquoi lisons-nous #12
L’art d’assaisonner les textes
Avec Sophie Rabau, Émilie Thomasson, Christopher Alexander Kostritsky Gellert
et le service Action culturelle & scientifique - Université de Paris
Que faire quand nous lisons un texte qui nous rebute, nous déplaît, nous hérisse ou nous scandalise ? Quand nous regardons un film, une série, une œuvre d’art dont les idées ou les messages sont aux antipodes des nôtres et/ou dont l’auteur·e, peut-être génial·e n’est pas fréquentable… ? Fermer le livre ou éteindre l’écran ? Si l’on pouvait lire sans renoncer à son désaccord ? Lire en contestant, changeant, discutant, sabotant, dérivant, variant… Lire mais sans se soumettre. Cette rencontre avec Sophie Rabau (enseignante-chercheuse en littérature à l’université de Paris 3-Sorbonne Nouvelle et auteur·e de L’Art d’assaisonner les texteset Carmen pour changer), Émilie Thomasson (étudiante de M2 en Lettres et Humanités à l’Université de Paris) et Christopher Alexander Kostritsky Gellert va interroger et interpoler ces textes en direct.
Manipulatrice de textes, auteure de B. Comme Homère, Carmen pour changer et L’Art d’assaisonner les textes (parus aux Éditions Anacharsis), Sophie Rabau est enseignante-chercheuse à l’Université Paris 3. Ne séparant pas théorie et pratique littéraire, elle explore la critique créative, cette lirécriture qui propose aux lecteurs et lectrices de faire l’expérience d’une insoumission face à l’autorité du texte littéraire.
Pourquoi lisons-nous est une enquête sur la lecture comme expérience. Cette enquête est menée à travers le recueil de témoignages de lecteur·trice·s divers.es ainsi qu’un cycle de forums animés par des universitaires, écrivain.e.s et d’artistes sur nos manières de lire et façons d’être. À l’instar du « texte ouvert » tel que le définit Lyn Hejinian, ici, la hiérarchie traditionnelle entre l’auteur et ses lecteurs·trice·s se dissout et se rééquilibre. Chaque témoin, chaque lecteur·trice, chaque universitaire, artiste et écrivain·e est une co-enquêteur·trice dans cette communauté d’expériences.
Ce cycle a été créé par Christopher Alexander Kostritsky Gellert, poète et artiste.
Une émission réalisée en partenariat avec le service Action culturelle & scientifique - Université de Paris, réalisée en direct du studio *Duuu Folie N4 de la Villette, le 16 avril 2021.
Réalisation : Aline Gorisse et Léo Roche
Jingle : Juliette Sedes
Tout cela a traversé ma route, sans que je le prévoie.
Pourquoi lisons-nous #11
Lire entre
Avec Laure Gauthier, l’équipe éditoriale de Acédie 58, Christopher Alexander Kostritsky Gellert
et le service Action culturelle & scientifique - Université de Paris
Comment l’écriture devient-elle un vecteur de de métamorphoses, où chaque lieu traversé donne lieu à un glissement de sens ? Comment lire et interpréter ces transformations ? Quelle entaille creuse l’environnement dans le poème et que nous dit cet écart entre la voix de la situation et celle du texte. Quelles questions nouvelles émergent alors ? Avec Laure Gauthier, poète et artiste transdisciplinaire, qui écrivait déjà « entre les mots de villon » (je neige (entre les mots de villon), LansKine, 2018), nous allons aborder ces questions à travers sa pratique de poète et ses recherches universitaires en se concentrant particulièrement sur son nouveau recueil et album transpoétiques Eclectiques Cités qui vient de paraître chez Acédie 58.
Pourquoi lisons-nous est une enquête sur la lecture comme expérience. Cette enquête est menée à travers le recueil de témoignages de lecteur·trice·s divers.es ainsi qu’un cycle de forums animés par des universitaires, écrivain.e.s et d’artistes sur nos manières de lire et façons d’être. À l’instar du « texte ouvert » tel que le définit Lyn Hejinian, ici, la hiérarchie traditionnelle entre l’auteur et ses lecteurs·trice·s se dissout et se rééquilibre. Chaque témoin, chaque lecteur·trice, chaque universitaire, artiste et écrivain·e est une co-enquêteur·trice dans cette communauté d’expériences.
Ce cycle a été créé par Christopher Alexander Kostritsky Gellert, poète et artiste.
Une émission réalisée en partenariat avec le service Action culturelle & scientifique - Université de Paris, réalisée en direct du studio *Duuu Folie N4 de la Villette, le 02 avril 2021.
Réalisation : Aline Gorisse
Jingle : Juliette Sedes
When you awoke
sheets had loosed
from arms
lumière en sueur
baignée du matin
Une pièce sonore de Christopher Alexander Kostritsky Gellert, Chloé Devis et Kèr Zarboutan
Christopher, poète, écrit à partir des rêves de Chloé, et pose pour Chloé, photographe. Mais parfois, Chloé écrit aussi, et répond à Christopher, tandis que Christopher rebondit sur les photos de Chloé avec ses propres clichés. Iels se font tour à tour regardeur·euse et regardé·e, artiste et muse, explorent l’un·e et l’autre différents modes d’habiter leur corps et leur imaginaire. Leur dialogue se nourrit aussi de leurs langues différentes, l’anglais pour Christopher, le français pour Chloé. Il s’agit pour chacun de « traduire », de s’approprier l’expérience de l’autre, et de partager ce jeu de miroirs onirique avec le public en espérant qu’il s’y reconnaîtra un peu.
Issue d’une performance sonore et photographique présentée lors du Festival des Féminins au Théâtre de Verre (Paris), la pièce proposée fait abstraction des images, et propose une lecture du texte par ses auteur·rice·s, habillée par le chant et la musique de Kèr Zarboutan.
Coproduction *Duuu Radio et Radio Innommable,
Enregistrement, montage et réalisation : Ferdinand Artur - Studio *Duuu Radio, Folie N4/Villette
Les morceaux de Kèr Zarboutan ont été adaptés pour le projet « Chloé rêve » et enregistrés au Redmoonstudio en version guitare et voix.
Le but de ce travail, c’était de trouver une sorte de position, un point de vue, à partir duquel je pouvais observer les différentes manières de jouer aux jeux de langages ou aux jeux d’écritures : argent.
Pourquoi lisons-nous #10
Lire l’argent
Avec Christophe Hanna (poète) et Pierre Zaoui (enseignant en philosophie à l’Université de Paris)
En économie, un marché de l’art (ou des livres) est souvent caractérisé comme une star economy: les tout premiers (en termes de vente) touchent énormément d’argent tandis la masse énorme des autres vivent généralement au-dessous du seuil de pauvreté; ou encore une pokemon economy: the winner takes all. D’un point de vue politique, il y a sans doute là de quoi pleurer et vomir, même si pleurer et vomir ne mènent pas loin politiquement. D’un point de vue moral, il n’y a rien à dire et toute nostalgie est interdite: ce n’est pas là un système plus immoral que l’économie de la rente et de l’héritage qui caractérise près de la moitié des nos plus grands artistes et écrivains du XIXème et du début du XXème siècle. Mais d’un point de vue artistique, cela oblige les artistes et les écrivains d’aujourd’hui à transformer, malgré qu’ils en aient souvent, leur atelier ou leur bureau en laboratoires de l’argent. C’est peut-être plus intéressant et en tout cas souvent plus drôle. C’est en tout cas la voie que nous aimerions un peu creuser ensemble.
Pourquoi lisons-nous est une enquête sur la lecture comme expérience. Cette enquête est menée à travers le recueil de témoignages de lecteur·trice·s divers.es ainsi qu’un cycle de forums animés par des universitaires, écrivain.e.s et d’artistes sur nos manières de lire et façons d’être. À l’instar du « texte ouvert » tel que le définit Lyn Hejinian, ici, la hiérarchie traditionnelle entre l’auteur et ses lecteurs·trice·s se dissout et se rééquilibre. Chaque témoin, chaque lecteur·trice, chaque universitaire, artiste et écrivain·e est une co-enquêteur·trice dans cette communauté d’expériences.
Ce cycle a été créé par Christopher Alexander Kostritsky Gellert, poète et artiste.
Une émission réalisée en partenariat avec le Service commun de la documentation de l’Université de Paris et la Fondation des Etats-Unis, enregistrée le 27 février 2020 à la Bibliothèque des Grands Moulins - Université de Paris.
Enregistrement et mixage : Martin Fauret
Jingle : Juliette Sedes
Le fusil était tombé à peu près à 5 mètres de lui, il n’était pas en mesure de le récupérer.
Je suis arrivé, je l’ai tué, je l’ai découpé avec la machette, et puis j’ai récupéré le fusil.
Pourquoi lisons-nous #9
Lire, collecter
Avec Franck Leibovici & Abigail Lang
Quelle est la frontière entre le réel et la poésie ?
En conversation avec le poète et artiste Franck Leibovici nous nous demanderons comment la poésie peut produire des outils d’enquête pour explorer des masses de données, témoignages ou archives.
Nous échangerons sur l’histoire de l’enquête littéraire en France et aux États-Unis et sur les liens entre ces deux traditions, de Charles Reznikoff à Emmanuel Hocquard. Et nous dialoguerons avec Franck Leibovici sur sa méthode, qui tente comprendre cette échelle de la masse (de documents, de données, d’images) au moyen de dispositifs poétiques.
Pourquoi lisons-nous est une enquête sur la lecture comme expérience. Cette enquête est menée à travers le recueil de témoignages de lecteur·trice·s divers.es ainsi qu’un cycle de forums animés par des universitaires, écrivain.e.s et d’artistes sur nos manières de lire et façons d’être. À l’instar du « texte ouvert » tel que le définit Lyn Hejinian, ici, la hiérarchie traditionnelle entre l’auteur et ses lecteurs·trice·s se dissout et se rééquilibre. Chaque témoin, chaque lecteur·trice, chaque universitaire, artiste et écrivain·e est une co-enquêteur·trice dans cette communauté d’expériences.
Ce cycle a été créé par Christopher Alexander Kostritsky Gellert, poète et artiste.
Une émission réalisée en partenariat avec le Service commun de la documentation de l’Université de Paris et la Fondation des Etats-Unis, enregistrée le 28 janvier 2020 à la Bibliothèque des Grands Moulins - Université de Paris.
Enregistrement et mixage : Léo Roche
Jingle : Juliette Sebes
Je sais les cieux crevant en éclair, et les trombes, et les ressacs et les courants.
Je sais le soir, l’aube exalté ainsi qu’un peuple de colombes.
Et j’ai vu quelques fois ce que l’Homme a cru voir.
Pourquoi lisons-nous #8
Lire les États-Unis
On fantasme toujours le pays qu’on lit en traduction.
Pour Frédéric Forte, la seule possibilité de vraiment comprendre la poésie américaine, c’est de la traduire. Ainsi, nous serons amenés à lire des écrivain.e.s nord-américain.e.s en français et en anglais, tout en discutant des problématiques de la traduction d’une culture étrangère – même quand on la connaît bien.
Pourquoi lisons-nous est une enquête sur la lecture comme expérience. Cette enquête est menée à travers le recueil de témoignages de lecteur·trice·s divers.es ainsi qu’un cycle de forums animés par des universitaires, écrivain.e.s et d’artistes sur nos manières de lire et façons d’être. À l’instar du « texte ouvert » tel que le définit Lyn Hejinian, ici, la hiérarchie traditionnelle entre l’auteur et ses lecteurs·trice·s se dissout et se rééquilibre. Chaque témoin, chaque lecteur·trice, chaque universitaire, artiste et écrivain·e est une co-enquêteur·trice dans cette communauté d’expériences.
Ce cycle a été créé par Christopher Alexander Kostritsky Gellert, poète et artiste.
Une émission réalisée en partenariat avec la Bibliothèque des Grands Moulins - Université Paris Diderot et la Fondation des Etats-Unis, enregistrée le 26 novembre 2019 à la Fondation des Etats-Unis.
Enregistrement et mixage : Léo Roche
Jingle : Juliette Sedes
Au lieu, justement, d’avoir un pouvoir apaisant, je dirais que la poésie nous garde à ce point vivant qu’elle nous rend excessivement actifs et actives.
Pourquoi lisons-nous #7
Lire la poésie, à quoi bon maintenant ?
Avec Marik Froidefond (maîtresse de conférences à Paris Diderot) et Denise Desautels (poète québécoise)
À quoi bon la poésie et les poètes ? À quoi bon lire ce qui ne sert à rien, ne nous raconte pas d’histoire, n’arrête pas la violence et parfois même nous dérobe son sens. Plus que n’importe quel autre genre littéraire, la poésie suscite la méfiance. Et même les railleries : qu’on la dise irresponsable, élitiste, hermétique ou égocentrique, on a vite fait de l’accuser de tous les maux et surtout de péremption. Pourtant des poètes continuent à écrire et des lecteurs à les lire. Cette persévérance serait-elle
l’indice que la poésie a (encore) quelque chose à nous dire, et nous quelque chose à recevoir ou à exiger d’elle ?
Le Printemps des poètes portera cette année sur la beauté. Peut-être lisons-nous, écrivons-nous dans un monde en grand état de délabrement et de douleur pour croire encore en sa possibilité d’advenir, pour nous donner la chance de la chercher, de l’approcher là où elle se terre, pour entendre parler d’elle même quand tout semble vouloir la nier et même, et surtout peut-être, dans des textes qui la mettent à l’épreuve. Telle est la proposition de Denise Desautels, poète québécoise, avec qui nous dialoguerons. Nous réfléchirons aussi aux façons dont nous lisons la poésie, car la question du pourquoi et celle du comment sont étroitement liées et éclairent la spécificité du rapport que nous pouvons nouer à la poésie. Si on ne lit pas un livre de poésie comme on lit un polar, faut-il pour autant opposer terme à terme lecture fictionnelle et lecture poétique, et considérer l’une (linéaire, cursive, immersive) comme le revers de l’autre (non-linéaire, disruptive, distanciée) ? Enfin, quelles différences y a-t-il entre lire et écouter lire, c’est-à-dire entre l’entretien solitaire et silencieux avec le livre de poésie et sa réception lors d’une performance publique ?
Pourquoi lisons-nous est une enquête sur la lecture comme expérience. Cette enquête est menée à travers le recueil de témoignages de lecteur·trice·s divers.es ainsi qu’un cycle de forums animés par des universitaires, écrivain.e.s et d’artistes sur nos manières de lire et façons d’être. À l’instar du « texte ouvert » tel que le définit Lyn Hejinian, ici, la hiérarchie traditionnelle entre l’auteur et ses lecteurs·trice·s se dissout et se rééquilibre. Chaque témoin, chaque lecteur·trice, chaque universitaire, artiste et écrivain·e est une co-enquêteur·trice dans cette communauté d’expériences.
Ce cycle a été créé par Christopher Alexander Kostritsky Gellert, poète et artiste.
Une émission réalisée en partenariat avec la Bibliothèque des Grands Moulins - Université Paris Diderot et la Fondation des Etats-Unis, enregistrée le 22 mars 2019 à la Bibliothèque des Grands Moulins.
Mixage : Juliette Sedes
Jingle : Juliette Sebes
À force de travailler la matière, on finit par la mettre en forme, quand même.
Pourquoi lisons-nous #6
Lire pour écrire
Avec Olivia Rosenthal (maîtresse de conférences à Paris 8 et écrivaine)
« On raconte que les écrivains ont besoin de s’entourer de livres avant et pour écrire. Ils utilisent les pages des autres comme un écran pour se protéger mais aussi comme un plongeoir pour s’élancer. En partant de ma propre expérience d’écrivaine, j’évoquerai quelques-unes des difficultés qu’on peut rencontrer et des méthodes qu’on peut utiliser pour se protéger et pour plonger. J’utiliserai toutes sortes de références venues de la philosophie, de l’ethnologie, de la sociologie, et même de la littérature, et les plierai à mon usage, dans une proposition qui relèvera moins de l’analyse que de la performance. »
Pourquoi lisons-nous est une enquête sur la lecture comme expérience. Cette enquête est menée à travers le recueil de témoignages de lecteur·trice·s divers.es ainsi qu’un cycle de forums animés par des universitaires, écrivain.e.s et d’artistes sur nos manières de lire et façons d’être. À l’instar du « texte ouvert » tel que le définit Lyn Hejinian, ici, la hiérarchie traditionnelle entre l’auteur et ses lecteurs·trice·s se dissout et se rééquilibre. Chaque témoin, chaque lecteur·trice, chaque universitaire, artiste et écrivain·e est une co-enquêteur·trice dans cette communauté d’expériences.
Ce cycle a été créé par Christopher Alexander Kostritsky Gellert, poète et artiste.
Une émission réalisée en partenariat avec la Bibliothèque des Grands Moulins - Université Paris Diderot et la Fondation des Etats-Unis, enregistrée le 19 février 2019 à la Bibliothèque des Grands Moulins.
Mixage : Juliette Sedes
Jingle : Juliette Sebes
Le réel devient récit.
Pourquoi lisons-nous #5
Lire, enquêter
Avec Dominique Rabaté (professeur à Paris Diderot) et Philippe Vasset (écrivain et journaliste)
Du roman policier, invention capitale de la modernité, aux littératures de terrain aujourd’hui, on assiste sans doute à une extension du domaine de l’enquête. On réfléchira à la démarche de l’enquêteur·trice, à ses profils et à ses incarnations, aux rapports que la littérature entretient alors avec les sciences humaines (sociologie, histoire, psychanalyse), à ce que Carlo Ginzburg a appelé le “paradigme indiciaire”. Et au plaisir que prend le/la lecteur·trice quand il/elle joue, lui aussi, au détective.
Pourquoi lisons-nous est une enquête sur la lecture comme expérience. Cette enquête est menée à travers le recueil de témoignages de lecteur·trice·s divers.es ainsi qu’un cycle de forums animés par des universitaires, écrivain.e.s et d’artistes sur nos manières de lire et façons d’être. À l’instar du « texte ouvert » tel que le définit Lyn Hejinian, ici, la hiérarchie traditionnelle entre l’auteur et ses lecteurs·trice·s se dissout et se rééquilibre. Chaque témoin, chaque lecteur·trice, chaque universitaire, artiste et écrivain·e est une co-enquêteur·trice dans cette communauté d’expériences.
Ce cycle a été créé par Christopher Alexander Kostritsky Gellert, poète et artiste.
Une émission réalisée en partenariat avec la Bibliothèque des Grands Moulins - Université Paris Diderot et la Fondation des Etats-Unis, enregistrée le 22 janvier 2019 à la Bibliothèque des Grands Moulins.
Mixage : Juliette Sedes
Jingle : Juliette Sebes
Toutes ces séquences qui forment l’histoire de la lecture par des formes de rupture.
Pourquoi lisons-nous #4
La mort de la lecture ?
Avec Éric Marty (professeur à Paris Diderot) et Paloma Moin (performeuse)
Pourquoi persiste-t-on à lire ? Comment est-ce que notre rapport à la lecture se transformet-il à notre ère ? Si dans le futur nous continuons à lire, quelle(s) forme(s) cette pratique prendra-t-elle ? Quelle sera sa place ? Jadis, dans les temps très anciens, lire c’était exercer un pouvoir, savoir lire, c’était avoir un pouvoir, parfois même être le pouvoir… Nous aborderons la question de la mort de la lecture de manière très subjective, et non dans une optique sociologique à partir des habituelles enquêtes statistiques sur la diminution du nombre des lecteurs. Une question vient alors : que serait une lecture irrémédiablement éloignée de tous les insignes du pouvoir. Performance de l’artiste Paloma Moin, « Confessions Under Request » à travers une pratique d’écriture automatique qui débute avant la rencontre et qui se poursuit jusqu’à la fin. L’artiste retranscrit ses réflexions sur un ordinateur, les phrases étant projetées derrière elle pendant la rencontre, tel un commentaire en direct et en continu, à la fois muet et parlant. Confessions Under Request #3 (« La Mort de la lecture »)
Pourquoi lisons-nous est une enquête sur la lecture comme expérience. Cette enquête est menée à travers le recueil de témoignages de lecteur·trice·s divers.es ainsi qu’un cycle de forums animés par des universitaires, écrivain.e.s et d’artistes sur nos manières de lire et façons d’être. À l’instar du « texte ouvert » tel que le définit Lyn Hejinian, ici, la hiérarchie traditionnelle entre l’auteur et ses lecteurs·trice·s se dissout et se rééquilibre. Chaque témoin, chaque lecteur·trice, chaque universitaire, artiste et écrivain·e est une co-enquêteur·trice dans cette communauté d’expériences.
Ce cycle a été créé par Christopher Alexander Kostritsky Gellert, poète et artiste.
Une émission réalisée en partenariat avec la Bibliothèque des Grands Moulins - Université Paris Diderot et la Fondation des Etats-Unis, enregistrée le 05 avril 2018 à la Bibliothèque des Grands Moulins.
Mixage : Juliette Sedes
Jingle : Juliette Sebes
Qu’est-ce qui se passe dans l’identification qui a lieu quand on lit des romans ?
Pourquoi lisons-nous #3
Lire le roman pour se trouver ou pour se perdre ?
Avec Dominique Rabaté (professeur à Paris Diderot)
On dit souvent que le lecteur, et plus souvent la lectrice comme Emma Bovary, s’identifie aux personnages des romans ? Comment se passe ce phénomène ? Pourquoi sert-il souvent à discréditer la fable romanesque, la faiblesse d’esprit de ceux et celles qui en subissent le pouvoir contagieux ? Quels mécanismes d’identification mobilise la lecture d’un roman ? Ne pourrait-on pas dire aussi bien que la lecture du roman favorise une mobilité plastique de désidentification ?
Pourquoi lisons-nous est une enquête sur la lecture comme expérience. Cette enquête est menée à travers le recueil de témoignages de lecteur·trice·s divers.es ainsi qu’un cycle de forums animés par des universitaires, écrivain.e.s et d’artistes sur nos manières de lire et façons d’être. À l’instar du « texte ouvert » tel que le définit Lyn Hejinian, ici, la hiérarchie traditionnelle entre l’auteur et ses lecteurs·trice·s se dissout et se rééquilibre. Chaque témoin, chaque lecteur·trice, chaque universitaire, artiste et écrivain·e est une co-enquêteur·trice dans cette communauté d’expériences.
Ce cycle a été créé par Christopher Alexander Kostritsky Gellert, poète et artiste.
Une émission réalisée en partenariat avec la Bibliothèque des Grands Moulins - Université Paris Diderot et la Fondation des Etats-Unis, enregistrée le 19 mars 2018 à la Bibliothèque des Grands Moulins.
Mixage : Juliette Sedes
Jingle : Juliette Sebes
Entendre parler, notamment dans les livres, c’est essentiel pour la constitution de notre objet d’amour, parce que les livres nous indiquent au fond un objet, et que sans objet, on n’a pas de désir.
Pourquoi lisons-nous #2
Lire le boudoir, les plaisirs de la langue
Avec Pierre Zaoui (professeur à Paris Diderot) et Cécile Martin (comédienne)
Longtemps, la littérature érotique ou pornographique (il n’est pas très sûr que la distinction entre les deux soit pertinente : rappelons que Baudelaire, pour Les Fleurs du mal, et Flaubert, pour Madame Bovary, furent tous deux condamnés pour pornographie), notamment celle de Sade, fut jugée immorale, corruptrice, scandaleuse et confinée dans l’enfer des bibliothèques. A l’heure toutefois de l’image pornographique omniprésente, des clips et des publicités obscènes à Youporn, il est possible qu’une réévaluation s’impose. Loin de salir ou de désenchanter le désir, il devient possible de considérer la littérature sadienne comme une école du raffinement du
désir : apprendre son uchronie autant que son insistance, sa noirceur mais aussi sa légèreté comique, sa violence abyssale et ses mises en scène de carton-pâte, bref tout une école de la force mais aussi du coût de la jouissance.
Intervention de la comédienne Cécile Martin, fondatrice de la compagnie théâtrale Drôle de Rêve, qui axe son travail sur la littérature érotique. Elle a parlé de son travail et a lu de brefs textes érotiques (Jacques Prévert, Violette Leduc) pendant la séance.
Pourquoi lisons-nous est une enquête sur la lecture comme expérience. Cette enquête est menée à travers le recueil de témoignages de lecteur·trice·s divers.es ainsi qu’un cycle de forums animés par des universitaires, écrivain.e.s et d’artistes sur nos manières de lire et façons d’être. À l’instar du « texte ouvert » tel que le définit Lyn Hejinian, ici, la hiérarchie traditionnelle entre l’auteur et ses lecteurs·trice·s se dissout et se rééquilibre. Chaque témoin, chaque lecteur·trice, chaque universitaire, artiste et écrivain·e est une co-enquêteur·trice dans cette communauté d’expériences.
Ce cycle a été créé par Christopher Alexander Kostritsky Gellert, poète et artiste.
Une émission réalisée en partenariat avec la Bibliothèque des Grands Moulins - Université Paris Diderot et la Fondation des Etats-Unis, enregistrée le 08 février 2018 à la Bibliothèque des Grands Moulins.
Mixage : Juliette Sedes
Jingle : Juliette Sebes
On ne pourra jamais théoriser cette pratique, l’enfermer, la coder, ce qui ne signifie pas qu’elle n’existe pas ; (…) elle ne se laissera penser que par les sujets casseurs des automatismes.
Pourquoi lisons-nous #1
Lire le genre, troubler les genres
Avec Vincent Broqua (professeur à Paris 8) et Anne Crémieux (maîtresse de Conférences à Paris Nanterre)
Dans son essai autobiographique « Seeing Gender » (Bodies of Work, 1997), l’écrivaine américaine Kathy Acker (1947-1997) lie l’expérience de la piraterie de la représentation du genre à celle de la lecture. Elle établit un lien entre son expérience mortifère des représentations genrées qu’on lui avait assignées à celle d’un désir de lecture compensatoire, et, plus tard, d’une écriture pirate, c’est-à-dire d’une écriture qui repose sur le piratage d’autres textes et des genres littéraires. Partant de la lecture de cet essai ainsi que de la présentation de l’écriture de Kathy Acker, on cherchera à s’interroger sur la façon dont les représentations de genre et celles qui les déconstruisent passent par l’écriture (au sens large du terme, écriture littéraire, écriture cinématographique). Ainsi, loin de chercher des essences genrées dans l’écriture, on cherchera à se questionner sur ce que la question du genre fait à l’écriture. On pourra ainsi évoquer des textes de Rosmarie Waldrop, où la grammaire du genre se trouve mise en question, la question du genre épique traité par des femmes écrivaines, ou encore le genre de l’essai, il s’agira aussi de se poser la question de
ce qu’il advient de l’écriture cinématographique quand le genre travaille le cinéma, d’un côté ou de l’autre de la caméra.
Pourquoi lisons-nous est une enquête sur la lecture comme expérience. Cette enquête est menée à travers le recueil de témoignages de lecteur·trice·s divers.es ainsi qu’un cycle de forums animés par des universitaires, écrivain.e.s et d’artistes sur nos manières de lire et façons d’être. À l’instar du « texte ouvert » tel que le définit Lyn Hejinian, ici, la hiérarchie traditionnelle entre l’auteur et ses lecteurs·trice·s se dissout et se rééquilibre. Chaque témoin, chaque lecteur·trice, chaque universitaire, artiste et écrivain·e est une co-enquêteur·trice dans cette communauté d’expériences.
Ce cycle a été créé par Christopher Alexander Kostritsky Gellert, poète et artiste.
Une émission réalisée en partenariat avec la Bibliothèque des Grands Moulins - Université Paris Diderot et la Fondation des Etats-Unis, enregistrée le 25 janvier 2018 à la Fondation des États-Unis.
Mixage : Juliette Sedes
Jingle : Juliette Sebes