Écouter sans les yeux - workshops et partage de pratiques
02.06.25
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Duuu propose au printemps 2025 un programme axé autour des dispositifs sonores et situations “sans les yeux”. Les différents rendez-vous, ouverts au public et retransmis en direct sur Duuu Radio, proposent d’altérer les situations de réception et de transmission, d’assumer un rapport sensible à l’inconnu, et de questionner son environnement physique, sonore, visuel.

Écouter sans les yeux avec Tania Gheebrant, un atelier ouvert au public et retransmis en direct sur *Duuu à 18:00 le lundi 2 juin 2025

Tania Gheerbrant propose un arpentage sous forme de lectures de poèmes, récits chorals et autres jeux de montage à partir d’une collection de fanzines antipsychiatriques des années 70. Par le relais de leurs larynx, pharynx et autres organes phonateurs, le groupe deviendra ainsi le véhicule de ces voix oubliées.

Réuni autour d’une table circulaire, le groupe ressuscitera ensemble les mots et les rimes de ces anciens collectifs de patient·es militant·es. Cinquante ans plus tard, leurs révélations oubliées, cris étouffés et autres braises de luttes reviendront hanter le réel. Depuis leurs bouches-micros, les textes People Behind Walls, No More Genocide, Plante Me ou Life ricocheront jusqu’aux oreilles des auditeur·ices. Façon de murmurer ensemble la sempiternelle question : est-ce un bon signe d’être bien adapté·e dans une société profondément malade ?

Enregistrement : Sampson Staples
Avec le soutien de la ville de Paris

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29.03.23
Naomie Klaus / «Honey, What happened to my feather dress? » / SYMBIOSIUM
Naomie Klaus
21'09"
29.03.23
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Suite à la lecture de plusieurs récits thérianthropiques (récits mythologiques prenant comme sujet des créatures mi-humaines mi-bêtes) mon attention a été retenue par celui de la femme- cygne.
La mythe de la femme-cygne raconte l’histoire d’une femme portant sur ses épaules une robe en plumes de cygne. A son contact, elle jouissait des attributs et pouvoirs de l’animal.
On dit qu’elle en hérita après s’être dévouée à un cygne blessé qui agonisait sur le rivage. Ce dernier mourut mais lui offrit la robe en signe de reconnaissance éternelle.
Un homme qu’elle rencontra, s’éprit d’elle mais se sentait menacé devant ses pouvoirs. « Voler? Hors de question.»
Il décida de cacher la robe afin qu’elle reste à ses côtés et ne puisse s’envoler.
Il l’épousa. Ils eurent des enfants.
Un jour où ils jouaient, les enfants se mirent à chanter à propos de la robe et dévoilèrent la cachette à leur mère. Furieuse et trahie, elle la récupéra et reprit son envol.
Le mythe de la femme-cygne semble renfermer une double symbiose. La première, c’est celle qui se joue entre la femme et l’oiseau, au contact de la robe à plumes.
La deuxième, c’est la symbiose amoureuse. Ici parasitaire, car non consentie et égoïstement provoquée, elle est la parfaite image de la toxicité amoureuse, de la possessivité et de la jalousie maladive. Tant de fléaux qui abiment l’autre pour le confort de l’un, le dépouillant de liberté, brandissant la carte de l’amour fou, de l’amour fusionnel.
« Honey, What happened to my feather dress? » prend comme point de départ le mythe de la femme-cygne et le remet à jour. A travers des textures, musiques, textes, paroles et ambiances, la pièce explore de manière onirique les versants toxiques de l’amour symbiotique.

Naomie Klaus est une productrice de musique et chanteuse française, basée à Bruxelles. Se considérant comme une actrice ratée, elle construit sa musique sous forme d’histoires et de micro-séquences dans lesquelles elle s’amuse à interpréter différents personnages avec sa voix. Elle évoque un conte de fées pour adultes, où les princesses que l’on rencontre sont des nymphomanes hystériques, armées et mal habillées.

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