En direct
Volume
(2)
16.09.24
Écouter

*Duuu propose chaque semaine du 9 septembre au 3 octobre à 18h un programme axé autour des dispositifs sonores et situations “sans les yeux”. Prenant appui sur les systèmes sensoriels de la perception, ce cycle envisage le son comme terrain d’expérimentation d’un dialogue ouvert autour des sensibilités individuelles et collectives.

Par un ensemble d’ateliers, de transmissions de pratiques et de rencontres organisées au cours de l’été il s’agit de partager des outils avec des participant·es et d’ouvrir l’expérimentation radiophonique. Les différents rendez-vous, ouverts au public et retransmis en direct sur *Duuu Radio, proposent d’altérer les situations de réception et de transmission, d’assumer un rapport sensible à l’inconnu, et de questionner son environnement physique, sonore, visuel.

« Foley »

Plusieurs fois dans la vie des événements m’ont marqué. Des événements divers comme le fait que la nièce bébé d’un ami irrégulier que je vois une fois par an s’appelle Meredith ; la mère de la nièce donc la femme du frère de mon ami s’appelle Sonia (je ne me souviens pas du nom du frère) je sais que Sonia sourit très peu, qu’elle est psychologue. Je sais que la psy d’une fois d’une amie que je ne vois pas très souvent non plus s’appelle Madame Fougerolles. Je sais que la mère de la voisine de mon ami Sebastian dans un village du Paraguay que je n’ai jamais visité vit dans un monde d’orchidées. Comment je sais tout cela ? Parce qu’on me l’a raconté. Je n’ai jamais rencontré Sonia ni Meredith ni madame Nidia mais je les connais parce qu’on me les a raconté et je pense à elleux régulièrement. Les visions viennent à travers les paroles. Il suffit juste qu’on me le raconte. Parfois je suis accrochée à des films que je n’ai jamais vus mais j’y pense régulièrement.

Pour cet atelier, Liv Schulman vous invite à construire collectivement une émission autour des films qu’on adore raconter au lieu d’aller les voir. Cet atelier ne nécessite aucune préparation, si ce n’est de réfléchir à un film que l’on aimerait raconter aux autres. Une table à disposition avec un panel d’éléments pour faire du foley (bruitage) nous aidera à créer les ambiances nécessaires pour raconter les récits les plus ambitieux. Qui sait que les spaghettis secs frottés entre eux peuvent créer le son de la marche d’un million de fourmis ?

Cycle développé par *Duuu Radio avec le soutien de la Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France – Ministère de la Culture
Réalisation : Morgane Charles

Écouter
30.01.19
Vidéo Talk #3 : Christophe Herreros
Laetitia Chauvin, Marie-Laure Lapeyrère
48'09"
Conversation (108)
Conversation (108)
30.01.19
Écouter

VIDEO TALK est un cycle de projections et de discussions conçu par Laetitia Chauvin et Marie-Laure Lapeyrère, au rythme d’une séance par mois programmée dans la salle Star Trek de Mains d’Œuvres. Alternant projection des films et discussions, chaque rencontre de VIDEO TALK menée en présence de l’artiste, se donne pour objectif de traverser l’oeuvre en profondeur et plus largement de questionner les pratiques actuelles de la vidéo dans l’art contemporain.

Séance #3 consacrée à Christophe Herreros
En conversation avec Jean-Christophe Arcos (critique d’art et commissaire d’exposition indépendant, fondateur, entre autres projets, du Cinéma de la Nouvelle Lune et du Cinéma du Solstice).

Bien qu’il reconnaisse sa filiation avec les artistes de la génération des années 1990 qui ont participé à la déconstruction du cinéma mainstream, Christophe Herreros appartient à l’ère des films découpés en extraits YouTube. Comme les artistes de sa génération – Neïl Beloufa, Arnaud Dezoteux, Ana Vega, Gabriel Abrantes –, il saisit l’ultravisibilité du cinéma blockbuster pour y inscrire un hors-champ dissonant.
Le travail filmique et vidéo de Christophe Herreros s’inscrit pleinement dans le champ de la fiction. La puissance des images, les sensations et l’imaginaire transportent le spectateur dans l’univers spécifique de l’artiste, à la croisée du thriller américain et de l’esthétisme de la peinture naturaliste. Les mises en scène volontairement stéréotypées vont complètement à l’encontre d’un cinéma enclin à la facilité et au mauvais goût. Bien au contraire, sa maîtrise technique associée au hors-champ et à l’univers intriguant des sujets poussent la fiction vers une fascination. Usant par ailleurs du principe de la boucle, qui a pour effet de captiver, Christophe Herreros produit un effet d’effleurement, un dénouement proche et pourtant continuellement repoussé, inatteignable in fine. Il s’agit pour l’artiste de produire un suspens sans fin qui attire et piège la curiosité du spectateur. Travellings, grues et autres classiques des techniques cinématographiques sont parfaitement maîtrisés, comme autant de codes condensés qui convoquent immédiatement la narration.

Christophe Herreros
Né en 1981 à Carcassone, Christophe Herreros vit et travaille à Paris. Diplômé des Beaux Arts de Paris puis du Fresnoy (tous deux avec les félicitations du Jury), Christophe Herreros reçoit en 2010 le prix jeune création du salon du même nom. Il est également passé par CALARTS (California Institute of the Arts). Il est représenté par la Galerie des Multiples, et son travail a été montré à Glassbox, à la Fondation Ricard, au Palais de Tokyo à Paris, aux Abattoirs à Toulouse et au Haus Der Kulturen Der Welt à Berlin, entre autres lieux.

Une émission proposée par Laetitia Chauvin et Marie-Laure Lapeyrère, avec Christophe Herreros et Jean-Christophe Arcos, enregistrée le dimanche 13 janvier 2019 à Mains d’Œuvres.