C’est dans le contexte d’une thèse en recherche-création que je mène une enquête sur le transfert de 144 « aliénés sénégalais » vers l’asile Saint-Pierre de Marseille à partir de 1897. Entrer dans les archives pour chercher les lieux de cette histoire, sortir des archives pour chercher la mémoire des lieux.
Chercher des traces, des récits, de la mémoire qui se serait logée dans le recoin d’une maison ou sur un mur. Sortir des archives, entrer dans le récit.
À partir de la lecture d’une archive annonçant la perspective de ce transfert, je me suis demandé avec qui m’entretenir. S’en est suivi une discussion avec ma maman, faisant apparaître les difficultés d’aborder le sujet de la folie. De la difficulté de trouver les documents, à celle de les lire, de la complexité de trouver à qui s’adresser à celle d’en parler, se tisse un récit fait de trous, d’hésitations, d’accros, liant cet événement à ma propre histoire familiale.
Une pièce sonore créé dans le cadre du workshop « Sonore documentaire : récits, lieux, archives » encadré par Némo Camus en janvier 2025, à l’Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis.