26.05.25
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Restitution de la résidence d’écriture recherche-création « Présents épais » de Phœbe Hadjimarkos-Clarke à Bétonsalon - Centre d’art et de recherche

Le lundi 26 mai 2025 de 19h à 21h
Entrée libre - 9 esplanade Pierre Vidal-Naquet 75013 Paris

Enregistrement d’une émission en direct à l’occasion de la publication à venir de l’anthologie « Comment l’Océan s’est illuminé ». Avec Phoebe Hadjimarkos Clarke et les participant·es à l’atelier d’écriture « Deuiller-avec » Quentin Baghi, Matisse Crespo, Caroline Derniaux, Xavier Dizambourg, Phoebe Hadjimarkos Clarke, Enora Luce, Pauline Mabit, Elena Maj et Priscila Rosas Martínez.


Comment l’Océan s’est illuminé propose un regard parcellaire mais sensible sur un moment de bascule de notre histoire récente : le « Grand Feu » du 23 juin 2030, dont nous célébrons aujourd’hui le 50ème anniversaire, et qui détruisit le Bois de Vincennes et déclencha une série d’événements aux répercussions profondes, tant écologiques que culturelles et psychiques. Elle revient sur l’apparition de la mystérieuse Conscience B, entité lumineuse encore mal comprise, ainsi que sur les comportements étranges des étourneaux endeuillés, dont les chants imitaient le feu et dont les corps donnèrent naissance à d’étranges champignons mi-végétaux, mi-oiseaux. Ces champignons, comme les cendres du bois, furent ingérés par les humain·es, ouvrant la voie à de nouvelles perceptions, de nouvelles sensibilités, voire peut-être à une forme de communication interespèce — ou d’hallucination collective.

L’anthologie ne s’essaie pas à dresser une approche scientifique exhaustive de l’évènement, mais préfère explorer les conséquences intimes, émotionnelles et symboliques de cette catastrophe fondatrice, en donnant notamment la parole aux « enfants du feu », cette génération marquée à jamais par la perte, la transformation des sens, et l’émergence d’une conscience autre. Elle cherche à rendre compte, par fragments, de ce moment qui redéfinit à jamais nos manières de voir et d’habiter le monde.

Comment l’Océan s’est illuminé, avec des textes de Quentin Baghi, Matisse Crespo, Caroline Derniaux, Xavier Dizambourg, Enora Luce, Pauline Mabit, Elena Maj et Priscila Rosas Martínez, édition française, graphisme : Clara Degay & Charlotte Carletto, éd. Bétonsalon, Centre des Politique de la Terre et Université Paris Cité, Paris, 2080. Édition réalisée à l’occasion de l’atelier d’écriture « Deuiller-avec » de Phoebe Hadjimarkos Clarke dans le cadre de sa résidence à l’Université Paris Cité, 2025.

Enregistrement : Morgane Charles & Arthur Bécart

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22.04.25
Comment bien fermer une école d’art #3 : Chacun·e·x cherche son deuil
Sébastien Biniek, Florian Bulou Fezard, Elizabeth Hale, Félixe Kazi-Tani
67'48"
Comment bien fermer une école d’art (3)
Comment bien fermer une école d’art (3)
22.04.25
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Tout au long de son dernier semestre d’existence, l’ésad Valenciennes organise un cycle de rencontres radiodiffusé sur la fin de l’école, en partenariat avec *Duuu Radio.

Septembre 2024. L’école supérieure d’art et design de Valenciennes, école bicentenaire, vient d’effectuer sa dernière rentrée. La mission semble claire : il s’agit dorénavant de conduire le projet à sa fin. Cessation par achèvement. Mais comment achever une école d’art ? Une école faite de vies, de projets, de possibles, de travail, de liberté, de contraintes, d’alternatives, de rêves, de pensées, de sueur, de transgression, de luttes (trop de luttes, pas assez de luttes), de fêtes, d’audace, d’autonomie, d’amitiés.

Nous connaissons désormais le mode opératoire, d’abord administratif : une année “blanche”, une fermeture annoncée deux ans avant sa date effective, la garantie d’un passage de diplôme pour l’ensemble des étudiant·e·s inscrit·e·s dans l’établissement … Puis la gestion matérielle : un bâtiment récupéré par la ville, un fond de bibliothèque redistribué, des équipements et ameublements vendus ou délaissés. Si cette perspective réductrice nous alarme, surgit aujourd’hui cette question réelle et urgente : Comment bien fermer une école d’art ? Comment mettre fin à un monde ? Car finalement, n’est-ce pas à nous, l’équipe pédagogique, administrative, technique et étudiant·e·s restant·e·s, que cette lourde tâche revient ? Si l’annoncer est une chose, baisser le rideau en est une autre. Nous avons reçu des condoléances, de l’empathie, de la commisération, quid des modes d’emploi ?

Alors que notre temps s’écoule, il nous reste tant de choses à dire, à faire et à partager avant que ce soit fini. Ce cycle de rencontres, intitulé Comment bien fermer une école d’art ? rythmera les 6 derniers mois de l’existence de l’ésad, au sein des murs de l’école, ouvert à tou·te·s, avec une diffusion radio. Ces temps se voudront un espace de réflexion qui accompagnera nos actions sur cette fin qui approche, une absence qui se creuse, des luttes passées et un deuil à venir. Il s’agit de créer des moments de partage et de soutien au sein d’une communauté élargie, de faire expérience d’une fermeture.


Comment bien fermer une école d’art #3 : Chacun·e·x cherche son deuil
Félixe Kazi-Tani en discussion avec Sébastien Biniek, Florian Bulou Fezard et Elizabeth Hale Abstract.

Nous ne pouvons pas dire que cette perte est soudaine. Sa menace plane sur l’ésad depuis plus d’un décennie. Sa certitude nous côtoie depuis deux ans. Chaque jour, au sein de l’école, nous la vivons à des échelles variables. Les petites piqûres de rappel qui se vivent comme des micro-deuils du quotidien. Les derniers concours d’entrée, les derniers DNSEP et la fermeture du deuxième cycle, les départs, la dernière rentrée, la dernière promo, le dernier semestre. Une école qui se vide mais une volonté féroce de poursuivre jusqu’au bout du bout, de “tout finir”.

Un deuil s’annonce suite à la perte, à la disparition, de quelqu’un·e·x ou quelque chose, un élément clef de nos vies, un repère, aux valeurs affectives, symboliques voire même matérielles. Pouvons-nous faire le deuil de cette école ? Et comment ? On dit « faire son deuil » ; cela a-t-il du sens de le « faire » ? Cela se fabrique un deuil ? Cela se travaille peut-être. Avec Félixe Kazi-Tani nous tenterons de répondre à ces questions, nous parlerons des étapes du deuil, il y en aurait quatre, sept, parfois cinq ; on ne sait plus. Nous nous questionnerons sur la fabrique des totems et des rituels, seul(s) ou à plusieurs, conservant nos singularités, nos individualités.

Une émission enregistrée et diffusée en direct sur *Duuu le 18 mars 2025 depuis l’ésad Valenciennes
Enregistrement : Sampson Staples

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