En direct
Volume
Sonic Protest (3)
30.03.23
Écouter

Du 14 mars au 2 avril 2023, le Festival Sonic Protest déploie sa programmation dans 14 lieux en Ile-de-France et ailleurs. Quatre dates sont à écouter en direct sur *Duuu.
Ce soir *Duuu diffuse en direct de la Ménagerie de Verre : ALTO FUERO, HOMNIMAL, KOU, C-ÎME.

Alto Fuero
S’il y avait des victoires de la weirdo musique, Alto Fuero l’aurait remporté haut la main.
Sauf que Victoria Palacios et Loto Retina ne sont pas du genre à participer à des concours à la con. Plutôt préoccupées à dynamiter la novö dance music du soir au matin façon cyber flamenco et polyrythmies exotiques pour pad électronique en roue libre. Victoria catéchise à tout va, tour à tour inquiétante, rassurante ou tout simplement fascinante. Elle passe du registre lamento aux comptines minimalistes en un rien de temps. De son côté Loto destructure le tempo avec ses samples bricolés maison et son flûtiau lo-fi, obligeant le public à inventer sans cesse de nouvelles danses.
Aussi décalé qu’un Goodiepal version dancefloor, Alto Fuero live c’est une free party organisée par Tex Avery au milieu de la pampa un soir de pleine lune.

Homnimal
Homnimal c’est Frédéric Bernier et Frédéric Bernier c’est Homnimal. Des fois, c’est aussi sous le pseudonyme de Frédéric Gérard Daniel qu’on entend et voit Frédéric Bernier… ou Homnimal.
En tout cas, quel que soit le masque sous lequel il se présente, Homnimal, appelons-le ainsi pour cette fois au moins, Homnimal, donc, travaille le langage. Dans une hybridation de mises en scène venant farfouiller dans les codes des concerts, des rituels et de la performance, il texte le chant plutôt que l’inverse.
Qui viendra verra voix usage mésusage / poésie popoésie-poïèse / symbiotique / fielding / son & musique / popatomique / mots proximatifs / heavy metal boisé… art vivant !

KOU
Thomas Coquelet (BeCoq records, Teubé) et Apolline Schöser (Nina Harker) navigue avec KOU entre dark folk acousmatique et hypnose vibratoire. Nurse With Wound sors de ces corps ! Ces deux fans d’harmonium vintage de la marque Kasriel (leur performance en comprend une vingtaine !) plongent leurs cobayes dans un état auditif profond. Alternant chansons acousmatiques hors du temps et grondement ensorcelé, ils fabriquent in situ de nouvelles traditions transorielles.

C-îme
C-IME (Canopée Improvisation Music Ensemble) est constitué de Pom Bouvier-B, Célia Jankowski, Hanna Kölbel, Audrey Lauro, Clara Lévy, Ségolène Neyroud et Léa Roger.
À travers un instrumentarium luxuriant - composé d’instruments acoustiques, électroacoustiques, inventés, d’objets détournés, de dispositifs électroniques et de voix - ces sept artistes utilisent l’improvisation libre afin de dialoguer avec ce qui les entoure. Avec au centre de la pratique « l’ici et le maintenant », une attention toute particulière est portée au son, à l’espace et à la communauté qui prend éphémèrement vie.
Chaque individu qui y prend part, en jeu et/ou en écoute, est confronté au lieu où il se situe et aux autres individus qui l’entourent, le tout formant un écosystème.
L’improvisation suscite une attention s’exprime par des mécanismes relevant aussi bien du musical que du social (communication, responsabilité, observation, compréhension, appréhension, décision, positionnement).
Grâce à sa diversité, C-ÎME propose ainsi des sonorités inédites presque tangibles, s’éloignant du discours
généralement « admis » au sein des musiques improvisées, tout en tissant des nouveaux récits grâce à un idiome qui lui est propre.

Écouter
14.03.21
lenguas vivas / langues vivantes / living tongues
CAC Brétigny
130'07"
Plateaux (36)
Plateaux (36)
14.03.21
Écouter

Mercedes Azpilicueta et Virginie Bobin invitent cinq collaboratrices du projet «Bestiario de Lengüitas» à se réunir pour une conversation autour de leurs pratiques. Rassemblées pour l’occasion dans les studios de *Duuu dans le parc de La Villette, elles nous invitent à imaginer des formes d’engagement et de partage passant par l’écoute, le bruit et la voix, des dimensions essentielles au projet. Modéré par Virginie Bobin, cet échange sera ponctué d’extraits des pièces de Mercedes Azpilicueta, d’interventions plus performatives et de «small gualichos» (de petits sorts auditifs).

«Bestiario de Lengüitas» (Bestiaire des petites langues) est un projet évolutif de l’artiste Mercedes Azpilicueta, en dialogue avec la commissaire d’exposition Virginie Bobin. L’exposition suit le fil d’un scénario écrit par Mercedes Azpilicueta pour une performance qui n’a pas encore eu lieu. Nourries par des ateliers, des collaborations et des répétitions avec des artistes, des chercheur·euse·s, des designer·euse·s, des danseur·euse·s et des chanteur·euse·s, les œuvres présentées invitent un chœur de personnages grotesques à habiter bruyamment la scène de cette performance à venir. Recourant à des systèmes de connaissance obsolètes, des poèmes de style «néobarroso», des traductions ratées et des ingrédients équivoques, elles tentent d’entretenir le chaos et l’excès dans un monde qui appelle à l’ordre, à l’efficacité et à la transparence.

Une émission réalisée en collaboration avec le CAC Brétigny.


Mercedes Azpilicueta (née à La Plata, Argentine, en 1981) est une artiste visuelle et performeuse qui vit et travaille à Amsterdam et à Buenos Aires. Elle développe des processus de recherche et de production qui explorent les qualités affectives et la dimension politique du langage et de la voix, en lien avec les notions de performativité, de féminisme décolonial et de résistance. En 2018, elle a présenté sa première grande exposition personnelle au Musée d’art moderne de Buenos Aires, après avoir reçu le Pernod Ricard Fellowship (Paris) en 2017 et été artiste en résidence à la Rijksakademie (Amsterdam) en 2015-2016. Elle est titulaire d’une maîtrise en beauxarts (MFA) obtenue en 2013 au Dutch Art Institute/ArtEZ, Arnhem, et d’une licence en beaux-arts (BFA) obtenue en 2007 à l’Université Nationale des Arts (UNA) de Buenos Aires, où elle a également suivi le Programme d’artistes 2009-2010 de l’Université Torcuato Di Tella. Son travail a été exposé à Museion - Musée d’Art Moderne et Contemporain Bozen/Bolzano (2020), au Van Abbemuseum (Eindhoven) et à CentroCentro, Madrid (2019), à la REDCAT Gallery (Los Angeles, 2018), au MACBA (Barcelone, 2018), au Centre d’Art Dos de Mayo (CA2M, Móstoles, 2017), à l’Onomatopee (Eindhoven, 2016), au TENT (Rotterdam, 2015), à Móvil (Buenos Aires, 2015), à l’Irish Museum of Modern Art (Dublin, 2014) et au Het Veem Theatre (Amsterdam, 2014). Elle est représentée par Nogueras Blanchard, Madrid.

Virginie Bobin travaille au croisement de la recherche, des pratiques curatoriales et éditoriales, de la pédagogie et de la traduction. Elle poursuit actuellement un doctorat dans le cadre du PhD-in-practice de l’Académie des Beaux-Arts de Vienne. En 2018, elle co-fonde avec Victorine Grataloup la plateforme éditoriale et curatoriale Qalqalah. De 2016 à 2018, elle a été Responsable des programmes de la Villa Vassilieff, lieu qu’elle a co-créé. Elle a travaillé pour Bétonsalon - Centre d’art et de recherche, Witte de With, Manifesta Journal, Les Laboratoires d’Aubervilliers et Performa.

Hélène Harder est réalisatrice de films documentaires et s’intéresse notamment aux représentations de genre. Elle travaille actuellement à deux projets au long cours : Casamantes, une pièce transmédia avec Karima El Kharraze; et Fatna, a woman named Rachid, un long-métrage documentaire.

Emmanuelle Lafon est comédienne, metteuse en scène et autrice. Elle nourrit des passions, notamment les collaborations avec d’autres artistes, et les rapports entre écriture et oralité, ou musique, bruit et parole.

Lucile Sauzet est designer, basée à Paris. Son travail se concentre sur les notions de représentation et perception du corps, notamment dans le domaine du soin. Sa pratique comprend aussi bien la création d’objets et costumes expérimentaux que la recherche sur les usages dans une approche sensible, au service des vulnérabilités. En 2017, elle a fondé Flux Initiative, son propre studio de design.

Pauline Simon est chorégraphe et interprète. Sa pratique chorégraphique est marquée par une recherche transdisciplinaire, où la danse se pose comme vecteur autour d’un sujet ou d’un contexte et crée des liens entre l’intime et le politique. En 2020, elle obtient un master à l’EHESS de Paris, et travaille sur une nouvelle création issue de cette recherche, The great Hold up.

Myriam Suchet cherche, et se perd beaucoup. Son parcours littéraire s’est indiscipliné chemin faisant, quelque part entre la France et le Québec. Maître de conférence à la Sorbonne Nouvelle Paris 3, elle est membre de l’Institut Universitaire de France et travaille dans les interstices où les institutions rencontrent d’autres espaces de recherche-action-création. Elle a publié trois ouvrages : L’Imaginaire hétérolingue (Paris, Classiques Garnier, 2014), Indiscipline ! Tentatives d’UniverCité à l’usage des littégraphistes, artistechniciens et autres philopraticiens (Montréal, Nota Bene, 2016) et L’Horizon est ici. Pour une prolifération des modes de relations (Rennes, Éditions du Commun, 2019).

Une émission réalisée en direct le 06 mars 2021 depuis le studio *Duuu situé Folie N4 au Parc de la Villette.

Réalisation : Léo Roche